Tiens donc, le vivier du mélodeath italien serait-il épuisé ? Voilà que Buil2Kill signe un groupe… russe ! Mais toujours dans le registre du mélodeath, et un registre bien particulier : celui qui n’a aucune personnalité et qui se contente de ressasser ses références suédoises avec une prod de 2002. On raille déjà le côté cheap de certaines formations russes, et ce n’est pas ARCANUM SANCTUM qui va faire changer la rengaine. Pire, ce groupe est encore plus inintéressant que ses homologues mélodeath italiens ! Autant dire que le label italien est allé chercher loin, même au-delà de la Sibérie, pour pas grand-chose, ou surtout pour nous servir toujours la même soupe concoctée par des groupes de trouzemillième zone.

ARCANUM SANCTUM est un trio qui existe depuis 2004, et Veritas Odium Parit est son second album après Fidus Achates (2010) qui avait la particularité d’être chanté en russe. C’était un bon gage d’originalité que le groupe s’est empressé de balayer pour son second opus chanté en anglais comme tout le monde. Et de l’originalité, ARCANUM SANCTUM n’en a plus. 6 morceaux (et deux instrumentaux) de mélodeath usé, prémâché et réchauffé, c’est tout ce que le groupe russe a à nous proposer sur cet album. Bon certes, c’est assez thrashy comme mélodeath, ce qui nous donne ici et là quelques compos vaguement accrocheuses ("The Explorer" d’entrée) et des solos un minimum bien torchés. Mais pour le reste, le chant hurlé omniprésent est insupportable et dessert l’ensemble. Le groupe essaie aussi de se la jouer CHILDREN OF BODOM avec des synthés en mousse ("When Truth and Knife Unite"), quand il ne place pas des claviers trop dark (les instrumentaux "Rain Imprints" et "In Memory of…") ou des mélodies sirupeuses ("The Last Drops of Sanity"). Seul le break un peu oriental de "From Misery to Purpose" est une tentative honorable de sortir des clous. La prod faite maison sonne 2002 mais demeure correcte avec des rythmiques efficaces, mais pour le fond… rien, rien n’est personnel là-dedans, tout sent le déjà-entendu des kilomètres à la ronde, quand bien même le groupe est basé à 400km au-dessus de Vladivostok. A croire que dans leur trou perdu le mélodeath des années 2002 à 2012 n’est jamais arrivé, ou plutôt l’ADSL car le meilleur warez est russe après tout…

Heureusement que ça ne dure que 30 minutes, parce que le Metal d’ARCANUM SANCTUM ne vaut pas un kopeck ou plutôt une rouble. Alors le groupe peut être sympathique de par son côté « exotique », mais il faut bien plus que ça pour se faire remarquer. Et j’ai beau m’efforcer de ne pas faire preuve de mauvaise foi, mais se faire signer chez Buil2Kill était déjà un très mauvais argument à la base. Les gars savent jouer du thrash/heavy/mélodeath et faire des solos bien exécutés, mais il y a déjà des dizaines et des dizaines de groupes qui font exactement la même chose, alors à un moment même en appréciant le style ça lasse. Inutile de vous dire que ce disque est un nouvel avatar à ajouter à ma liste de « groupe de seconde zone sans intérêt », et de vous conseiller de vous tourner vers des groupes un peu plus ambitieux et/ou originaux musicalement.


Rédigé par : ZeSnake | 08/20 | Nb de lectures : 11784