Même si on n’a jamais écouté un seul titre du groupe, comme votre serviteur (et encore, si, j’en connais un et quelques brides écouté ci et là) on sait qui est AqME. Ce groupe qui, il y a fort longtemps, faisait parti de la défunte Team Nowhere qui comptait en ses rangs PLEYMO, ENHANCER, VEGASTAR, et je dois bien en oublier quelques-uns vu que je n’ai jamais été très friand de cette « team ».

En 2004, AqME eu la bonne idée de se séparer de cette team croquette et de continuer son petit bonhomme de chemin, soucieux d’un peu plus d’indépendance. Sage décision et beau parcours, car depuis le groupe a sorti pas mal d’album mine rien. Cinq en tout, plus un live, tous accueillies avec plus ou moins de ferveur (ou de mépris). Le dernier en date, « En l’Honneur de Jupiter », fut assez mal reçu en ces pages, mais qu’à cela ne tienne, le groupe nous fait tout de même parvenir sa sixième production, « Epithète, Dominion, Épitaphe ».

Après avoir lu une petite interview dans un canard papier, j’apprends que Thomas, chanteur des débuts, a quitté le navire. Pas une mauvaise nouvelle, car ce que j’ai entendu d’eux à l’époque où le bougre tenait le mic n’était pas fameux niveau prestation vocal. Son espèce de chant semi plaintif, digne d’un Etienne Daho du rock, était un poil agaçant mais passons. Tout ceci fait parti du passé et désormais le groupe à accueillie en son sein Vincent Peignart-Mancini (THE BUTCHER’S RODEO, NOSWAD) pour pousser la chansonnette. Cependant, c'est bien Thomas qui tient le micro sur cette dernière réalisation et son interprétation est assez étonnante. Un changement de taille, car je vous le dit et croyez moi, AqME s’est acheté une nouvelle conduite et une paire de burnes (désolé pour Charlotte).

C’est évident, le style de chant présent sur la galette à indéniablement influencé le reste de la musique d’AqME et à sûrement guidé le groupe vers cette nouvelle sphère. Totalement gueulard, il remanie le son du groupe et le reste de la musique a suivie la mouvance. Et le résultat est là : ça le fait grave ! La formation balance toujours un rock/metal comme il a l’habitude de faire depuis belle lurette sauf que là y a une grosse dose de testostérone qui s’est glissé dedans !

AqME a décidé de balancer la purée et de laisser sa musique pour adolescent au placard. Quelle bonne idée leur a pris, car « Epithète, Dominion, Épitaphe » est une vraie réussite ! Ouai, ouai, AqME revient avec un album qu’on n’attendait pas vraiment de leur part et en non-fan j’avoue être bien content d’être tombé sur celui-là.

Cet opus contient son lot de gros morceaux qui laisse des traces (et pas de pneus) mine de rien. Ça riffs dur et ça rentre dans le lard (« Idiologie »), tout du moins plus qu’avant, avec un son concocté par Etienne (le batteur) lui-même et mixé par Magnus Lindberg (CULT OF LUNA). La progression est surprenante et de bons goûts en incluant dans sa musique des éléments qu’on ne pensait pas entendre un jour chez eux. Un certain coté post-core vient titiller leur rock/metal bien gras pour le coup et propose même des titres véritablement lourds et planants (« Epithète, Dominion, Épitaphe », « L' Empire des Jours Semblables », « My English Is Pretty Bad »). Collant parfaitement avec cette évolution, le style vocal décuple toute l’énergie du groupe avec son style très frontal. Cependant, ça ne fait pas que beugler et les quelques passages en chant clair sur divers refrains donnent un résultat plutôt convainquant et moins plaintif qu'auparavant. AqME suit tout de même sa ligne de conduite et le partage entre riffs durs et mélodies est toujours de mise dans une ambiance résolument sombre (« Adieu! », « Plus Tard vs. Trop Tard »). Le chant en français, qui est aussi une des marques de fabrique du groupe, passe plutôt bien, avec des textes beaucoup moins niais que par le passé.

AqME effectue un retour assez inattendu et c’est une réelle surprise de découvrir le groupe sous ce jour. Les fans de la première heure seront peut-être surpris, il n’empêche que « Epithète, Dominion, Épitaphe » est un sacré bon skeud qui pourrait intéresser les auditeurs les plus réticents au groupe.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 14.5/20 | Nb de lectures : 14801