APRIL sort ici son premier effort sur LE label scandinave Spinefarm Records. Le groupe nous vient de Finlande, l'autre pays du métal, géniteur de groupes aussi tordus que diversifiés, tels MOONSORROW, LORDI, HIM ou NIGHTWISH, et a partagé la scène dans son froid pays avec BULLET FOR MY VALENTINE (wow, la référence!) et s'est retrouvé programmé sur certains gros festivals du pays du Père Noël comme le Tuska et le Sauna Open Air. La bio du groupe sur leur site officiel nous vante les mérites de APRIL en stipulant notamment que le groupe, en ayant assez d'entendre tous ces groupes de métal dit "moderne" jouer toujours la même soupe sans personnalité, se définit comme étant bien plus que ça, en effectuant un gros travail sur les mélodies et les arrangements... Mouais... Ici, rien à voir avec les combos cités ci-dessus, APRIL joue du métal/rock moderne et (très) mélodique rappelant en vrac les morceaux les moins inspirés de LIFE OF AGONY ou encore les titres les plus tubesques et posés de DIECAST, comme sur le titre d'ouverture, le très accrocheur "The power of one" ou sur "Time is up". Si je devais oser une comparaison hasardeuse, la musique du gang se situerait entre IN FLAMES et LOSTPROPHETS, le génie en moins...
Tous les titres de "Tidelands" sont formatés "radio", soit une structure basique couplet-refrain et une durée oscillant entre trois et cinq petites minutes, ce qui tend, ma foi, à rendre cet album facilement digérable et plaisant à l'écoute lors des titres d'ouverture.
Petit problème, ce disque est d'une linéarité irritante, les mélodies vocales, soi-disant travail d'orfèvre du groupe, sont répétitives à souhait, tout comme les riffs de guitares... On a ici l'impression d'avoir un groupe de rock qui se lâche en tentant de jouer métal, ou un groupe de métal qui refuse de se lâcher en se la jouant rock.
Oh, ne vous inquiétez pas, il reste quelques bons titres qui sauvent le disque, comme le puissant "First blood", ou le très bon et réussi "Colourblind" avec sa mélodie de gratte folkisante sans être ridicule, morceau où le vocaliste Hakim Hietikko rappelle furieusement David Drainman de DISTURBED.
Malheureusement, les efforts du groupe sont de suite annihilés par un "Dead man walking" terrifiant de vacuité, titre sans âme et ne parvenant même pas à nous accrocher l'oreille.
Frustrant de voir que le groupe sait nous pondre des tubes en puissance tel l'écrasant "Weakened to speak", et sur le même album nous caser un "Soul of elimination" franchement fadasse et faussement énervé. Par décence, nous ne parlerons même pas de la ballade ratée, "Fading", qui clot l'album, soit quasiment cinq minutes de vide intersidéral.
APRIL, qui nous sert ici un premier album dans l'ensemble relativement digeste, mais très (trop?) irrégulier. Qui aurait envie d'écouter un disque avec une alternance systématique de "un bon/un mauvais titre"? Le potentiel du groupe ne fait aucun doute à l'écoute de la moitié de l'album, mais il peut et doit certainement mieux faire si il veut se montrer digne de son éloquente biographie...


Rédigé par : Thortyr | 11/20 | Nb de lectures : 11612