Bon allez, les doomsters, on sort la veste à patchs, le perfecto et la Kro/Jägermeister, et on pose ce paquet de mouchoir, cet eye-liner et ce lait-fraise pour écouter ce premier album des Apôtres de la Solitude. Mon auguste camarade aux bons goûts Zoltar avait terminé sa chronique de leur EP « Embraced By The Black » par la phrase suivante : « Oui, nom de Zeus, je crois qu’on tient quelque chose avec ce Apostle Of Solitude surgi de nulle part… ». Eh bien je dirais même plus, bordel de couille, oui, Apostle of Solitude va devenir grand dans le petit monde du doom trad’.

Après une démo et un EP sorti en autoproduction, voici donc le premier album de ces 4 Ricains. Et c’est le sous-label des allemands de Northern Silence, Eyes Like Blood Records, qui s’y colle. Mais si, vous savez, ce label de bon goût qui a déjà sorti le EP et l’album des excellents The Wandering Midget, qui a réédité le heavy "Cauldron of Witchery" de The Lamp of Thoth, et qui a prévu une réédition vynil du magique dernier album de Solitude Aeturnus. Que du bon, j’vous disais.

Et pour ce premier album, Eyes Like Snow a encore eu le nez creux. Car quel album, mes petits amis. Zoltar avait souligné la qualité du chanteur dans sa chronique du EP, et je ne peux qu’être d’accord avec lui. Quelle voix. Une voix qui colle parfaitement au style, qui te fout la chair de poule dans les envolées, qui te transporte ailleurs, qui te fait oublier le RER et les cloportes qui le peuplent. Et ce chant, digne d’un Messiah Marcolin, d’un Rob Lowe (oui, j’ose), est à 50% la cause de l’excellence de ce groupe. 40% autres sont la musique. Parce que Apostle of Solitude, c’est pas qu’un chanteur, c’est une machine de guerre doom comme on en aimerait voir plus souvent. Une machine à riff géniale, un batteur lourdos et massif, et des compos à tomber par terre. Ce groupe a beaucoup écouté les maîtres (Black Sabbath, Saint Vitus, Solitude Aeturnus, Candlemass, les excellents The Gates Of Slumber dont le chanteur/guitariste était le batteur), a digéré ses illustres prédécesseurs, et propose SA vision du doom trad. En résulte des morceaux lents, d’autres plus heavy, avec toujours un sens de la composition et du chant juste qui font que les Apôtres nous emmènent avec eux dans leur voyage. Rien que le premier morceau de l’album, "The Messenger", vaut à lui seul l’achat de cet album. Une pépite comme on aimerait en écouter tous les jours. Plus surprenant, le morceau "This Dustbowl Earth" est une sorte d’interlude de 8 minutes, au son étouffé, avec des mecs qui discutent. Envoûtant, je vous dis !!

Durant 70 minutes, Apostle Of Solitude nous balance dans les esgourdes un doom trad des plus classieux, jamais mièvre, jamais chiant, jamais trop heavy. Un modèle du genre. Le seul reproche qu’on pourrait lui trouver, c’est la durée de l’album, 70 minutes et des poussières. Mais quand on aime, on ne compte pas. Allez, les aminches, on fonce chez son crémier, on sort les brouzoufs, et on se fait péter les ruches à miel à coup de ce doom trad’ magistral. Vive les Apôtres, vive le doom !!

PS : Et puis bon, un groupe qui te pond une reprise du "Electric Funera"l du meilleur groupe du monde, en version encore plus lourde, et ce avec classe, et donc sans se casser la gueule, ça à le mérite d’être souligné, non d’un petit doomster en mousse.


Rédigé par : Kryde | 17,5/20 | Nb de lectures : 12190