Aorlhac commence à avoir de la bouteille. Existant depuis 2007, les Auvergnats n’ont pas vraiment chômé pendant ces 3 ans. Après une première démo, rééditée en 2009 par Thorr’s Hammer Production avec des bonus (en fait, un morceau figurant sur le premier album, et une cover de Ulver), le groupe a sorti en 2008 sur le très bon label Eisiger Mond Productions "A la Croisée des Vents", premier album prometteur dont Prince de Lu nous a déjà parlé. Après quelques dates (dont dernièrement à Paris, et avec Taake dans le sud), le groupe vient de sortir son second album, "La Cité des Vents", sur un autre excellent label, Those Opposed Records.

Pas de grosse révolution dans l’univers d’Aorlhac, mais une vraie confirmation. Le groupe évolue toujours dans un black metal teinté d’ambiances médiévales. Le groupe envoie le pâté occitan tout le long des 8 morceaux et des 53 minutes que dure cet album. Le black pratiqué par le trio fait la part belle aux mélodies, ce qui n’est pas sans rappeler Taake. Mais on est loin d’un clone complet, Aorlhac ayant sa propre identité. Les morceaux portent tous cette marque particulière, faite du timbre particulier du chanteur, et des mélodies personnelles, tranchantes, guerrières des guitares. Les morceaux sont assez variés. On a droit à des titres classiques, traditionnels et agressifs. Mais au-delà de cette agressivité, le groupe sait calmer ses ardeurs et proposer des passages plus posés et calmes, avec notamment des incursions de violons (sur "Sant Flor, La cité des vents", par exemple). Loin du black metal traditionnel, le groupe développe également des passages plus heavy et moins sérieux, comme sur l’intro de "la Comptine du Drac". On sent également une profonde mélancolie dans la musique des Auvergnats, en témoigne le dernier morceau de l’album, "Les enfants des limbes", et son passage tout simplement magnifique avec le violon au milieu du morceau.

Côté son, le trio a trouvé un juste milieu avec une production propre sans l’être trop. Les guitares ressortent bien, tranchante et agressives, tandis que la batterie est légèrement en retrait. Le chant de Spellbound domine très légèrement le mix. Il s’essaie d’ailleurs à une palette plus large que juste du chant black traditionnel. Le chant en français n’est pas choquant pour un sou, et donne une identité propre au groupe. C’est d’autant plus facile de s’intéresser aux paroles du groupe dans ces conditions.

Difficile de trouver des points faibles à ce second album, qui installe encore plus Aorlhac dans le paysage black français, et en fait une valeur sûre de la scène. Non seulement les thèmes abordés sont plutôt originaux par rapport à la flopée de groupes se revendiquant « viking», ils ont en plus le méritent de coller parfaitement à la musique du groupe. Aorlhac devient de plus en plus grand dans ce petit milieu, et ce n’est que justice.




Rédigé par : Kryde | 16/20 | Nb de lectures : 14760