La chronique d’un disque peut être un exercice difficile, la lisière entre objectivité et subjectivité étant parfois des plus minces lorsqu’il s’agit de musique, de styles et de goûts. D’autant lorsque l’on a à affaire avec un groupe tel qu’AN ALBATROSS, ayant déjà quelques sorties au compteur (trois avec cet album de famille), beaucoup de fans mais aussi de détracteurs et que l’on ne connaît, soi-même, que très peu l’œuvre de la formation précitée. Je me prépare donc aux réactions diverses et variées (mais toujours cordiales) que pourra engendrer ce papier.

Neuf titres pour 30 minutes, voilà ce qui nous sera donné en pâture sur cet album… plutôt court à première vue mais une fois dedans, plutôt bien… pas trop bref ni trop long, juste comme il le faut, ni plus, ni moins. Parce que la musique des Pennsylvaniens est assez folle, touffue et fouillée ce qui, du coup, demande une immersion assez poussée pour en saisir les contours.

« Neon guru » nous met plutôt dans le bain, une musique à la fois inspirée de la scène screamo, grind et de trucs à la Mr Bungle. Ses percus, son clavier à la Charly Oleg, son chant hystérique, tous ces éléments sont les ingrédients que l’on retrouvera au fil du disque. Mais chaque morceau possède son petit truc, son petit gimmick accrocheur qui nous fera revenir encore et encore et avec plaisir sur cette galette.
« …And Now Emerges The Silver Pilgrim » nous donnerait presque envie de danser avec ses faux airs de musique de « voleurs de poule » sous acides, le tout repassé en accéléré. Super prenant, bon enfant et remuant ! La suite reste du même acabit, malgré parfois une impression de déjà entendu, les gimmicks prenant le dessus sur la créativité (« The Hymn of the Angel People »). Et c’est peut-être ce qu’on pourrait lui reprocher à ce skeud, le côté fou ne surprenant que moyennement. Original sans l’être en fait. Pour qui connaît la discographie de Bungle, rien de tout cela ne sera diablement original. Efficace, si. Donc, et pour abréger, pour le vierge de Mr Bungle, The Locust et ce genre de groupes (je vous laisse vous taper la liste, y’a du boulot !), ce disque sera le truc « in » du moment, trop fou, trop dingo, trop trop, quoi !!! Pour les amateurs des groupes cités ci-dessus, rien de bien neuf sous le soleil des musiques de foufous ! Reste donc l’efficacité.
Ce trente minutes est gavé de titres imparables aux noms improbables (« Starving on Rabbit Meat »). Toujours psychysterique, ça gueule, les guitares sont souvent jouées avec whammy ce qui leur donne une stridence typée noise, les claviers nous dégottent les sons les plus cheapos dont ne voudrait même pas Mr Bontempi, ça blaste, mais, bon dieu, ça joue et drôlement bien avec ça ! Sûr qu’on n’a pas affaire à des manchos, les mecs connaissent leur truc et le font bien ! Mention « impec’ » (celle que j’ai eu au bac !) pour « 3.000 Light Years By Way of the Spacehawk », son ambiance planante puis épique as fuck (Maiden n’est pas loin !!) et ses violons couplées aux guitares. Tout ça pour un rendu des plus King Crimsonnien !! A voir en live !

Un disque psyché, hystérique, à conseiller aux fans de Bungle n’ayant toujours pas trouvé de digne successeur ou aux novices en la matière qui se régaleront de ce délire clownesque, burlesque mais, tout de même, puissant, accrocheur et mélodique.


Rédigé par : Dixie Whiskey | 14/20 | Nb de lectures : 10357