Voilà un groupe qui n’a pas peur d’annoncer d’entrée le menu et en grosses lettres rouges sur fond noir. « Désolé, il y a erreur sur la marchandise » ou « on s’est trompé, on a fait une boulette » ou « voici un mauvais album ». Plus sérieusement, qui a connu les Allemands à ses débuts dans les années 80 reste pantois de commisération à l’écoute de ce Wrong en forme d’aveu prémonitoire. Fini le progressif « camelien » des albums Adonis (1979), Anyone’s Daughter (1980) et surtout le formidable Piktors Verwandlungen (1981) sorte d’opéra rock live fait de déclamations et de longues et brillantes compositions. Malgré des effets d’annonces volontaristes, le successeur de Danger World (2001) qui marquait déjà mollement le retour du groupe sur le devant de la scène prog, ne possède pas la dimension souhaitée par des musiciens plus optimistes que conscients des réalités. Assurément il se situe à un degré légèrement supérieur mais il atteint que très rarement des sommets et jamais il ne frôle ne serait-ce que l’esquisse des albums suscités. Quand bien même, Matthias ULMER le claviériste, qu’on a connu mieux inspiré se démène comme un fou pour donner à ses interventions plus de consistance. Il use et abuse de nappes de moog synthé sans parvenir toutefois à nous convaincre du bien fondé d’une telle débauche d’énergie. C’est d’autant plus rageant que l’on connaît le potentiel de chacun des membres du groupe, capable d’éclairer sa musique quand il lâche la bride. Nous avons affaire ici à un pop rock certes très arrangé mais commun et sans grande envergure. En fait, du niveau dont nous abreuvent quotidiennement les radios généralistes. Deuxième retour, deuxième échec !


Rédigé par : Karadok | 10/20 | Nb de lectures : 9400