Après une remarquable série d'albums plus ou moins insignifiants (pour ne pas les citer, le AXXIS, le ELVENKING, le CRYSTAL BALL, on pourrait presqu'ajouter le SHAMAN également...), quel plaisir et, surtout, quel soulagement de retrouver un groupe avec une forte personnalité, un album audacieux et qui essaye un peu de sortir des sentiers battus. Bref, un groupe qui se sort les doigts du cul, qui a des idées en pagaille et qui propose un album dont on n'a pas la désagréable sensation de connaître les moindres recoins avant la fin de la première écoute.
Au contraire même, cet album semble moins accessible que ses prédécesseurs. Plus Prog diront certains. Plus complexe et travaillé certainement. Plusieurs écoutent -de préférence attentives...- s'avèrent nécessaires pour maîtriser complètement les compos et en apprécier les qualités intrinsèques indéniables. Difficile de faire l'impasse sur le nouveau chanteur ici et en l'occurrence c'est le célèbre producteur Jacob Hansen qui s'y colle (pour remplacer la défaillance de Torben Askholm pour cause de santé) et qui, il faut bien le reconnaître, s'en sort plutôt bien.
Toutefois, avec ce changement de chanteur et ce nouvel album on aurait presqu'envie de dire que l'on perd au chant ce que l'on gagne d'un point de vue instrumental. La musique est devenue plus intéressante et complexe que jamais alors que le chant, bien que de qualité, est un peu moins personnel, un peu trop passe-partout pour tout dire avec les poncifs Heavy et aigus que cela suppose et qui peuvent à la limite rappeler le James LaBrie des débuts.
Même si d'un point de vue musical et instrumental le titre “Take Me Home” est sans doute l'un des plus faibles de l'album (puisqu'il s'agit d'une power ballade assez convenue), on ne peut s'empêcher d'être marqué par la qualité du chant tout en émotion du bassiste Henrik Fevre sur ce titre et on se prend à penser que si ce dernier avait plus souvent tenu le micro sur l'album, on tiendrait là un des albums de l'année.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne s'ennuie pas sur cet album, et ceci du début (le très riche et percutant “Snowbound”) jusqu'à la fin. Que ce soit sur les passages les plus immédiats (“Waking Hour” ou The Final Overture” et son refrain de mammouth, “Beyond Redemption et ses rythmiques galopantes sur la fin) ou sur le morceau fleuve “The End Of Millenium Road”, la musique du combo danois résiste bien à l'épreuve du temps, ce qui aujourd'hui devient de plus en plus rare.


Rédigé par : BigHenry | 14/20 | Nb de lectures : 10137