Anti Depressive Delivery est une formation norvégienne dont les protagonistes sont pour la plupart issus de la scène « extrême » du nord de l’Europe. Fig Leaf, Atrox, Bethzaida, Hellstorm, Griffin & Maelström. Autant de noms qui ne me disent rien du tout. Pour vous, ils vous sont certainement familiers. Alors quoi ? Voilà que Karadok se met à kroniker ce qui fait l’essence même et la raison d’être de VS ? Décidément, ce Greg il fait n’importe quoi. Que non ! Rassurez-vous, je n’ai pas viré ma cuti. Je suis toujours autant imbibé de prog et cette kronike est tout à fait à sa place. Ce qui me permet de vous parler d’ADD, c’est que ses musiciens ont voulu se donner un peu d’air en réussissant rien de moins que le hold-up parfait de la fin d’année 2004. Je veux parler d’un grand, d’un très grand album de progressif très fortement teinté de métal. Leurs 2 premières démos ont, semble-t-il déjà été très appréciées dans le milieu du métal extrême si l’on en juge les propos flatteurs parus dans Monster Magazine. Avec la musique proposée par ADD, on reste en famille. C’est à dire entre scandinaves puisque les piliers qui forment la base de son architecture et par là l’influence majeure, sont P.O.S et Anglagard. 2 formations suédoises qui ont impressionné par leur incomparable savoir faire. Mais attention ! Il ne s’agit pas du P.O.S nombriliste de BE. Plutôt celui du généreux The Perfect Element et du très abouti Remedy Lane. Je ne m’étendrais pas davantage sur la bande à Gildenlow autrement que pour vous dire que ADD en a parfaitement assimilé toutes les subtilités. Jeu de guitare avec ses riffs parfaitement identitfiables, breaks, lignes de solos, chant, etc.. Par contre, si vous ne connaissez pas Anglagard, sachez qu’il s’agit ni plus ni moins que du meilleur groupe de prog de la décennie écoulée. Des adeptes de King Crimson et du Genesis le plus sombre et habité. Une musique torturée, complexe mais non dénuée de symphonisme que vient tempérer une flûte mélancolique. Ils n’ont à leur actif « que » 2 somptueux albums : Hybris en 1992 et Epilog en 1994. Après 10 ans d’arrêt depuis leur séparation, ils sont devenus un groupe « culte » et il est fortement question de leur re-formation pour un nouvel opus qui est, inutile de vous le dire, très attendu. Voilà donc le programme des réjouissances offert par ADD. Un métal prog où le mellotron est roi. Avouez que ce n’est pas banal ! D’ordinaire, il n’y en a que pour des guitares bavardes ou des synthés ronflants. 2 mots sur la production atomique de Feel Melt Release Escape : elle est assurée par un dénommé Allan Douches qui opéra également pour des formations telles que Sepultura, Yes ou Monster Magnet. Les connaisseurs apprécieront. La pochette est l’œuvre de Travis Smith (Opeth, King Diamond et Death). Bref, ce disque s’adresse en premier lieu à ceux à qui le dernier P.O.S a laissé quelques traces encore visibles de désappointement. Il peut également enthousiasmer d’autres plus curieux, tentés d’approcher ce qui constitue pour moi la quintessence de la bonne musique. En tout cas, celle qui fait que nous sommes encore quelques uns à continuer d’ y croire !


Rédigé par : Karadok | 20/20 | Nb de lectures : 10954