On se demandait comment allait s'en sortir Mick Moss tout seul au sein de ANTIMATTER maintenant que l'insaisissable Duncan Patterson était parti voguer vers de nouvelles aventures au sein de ION, son nouveau projet dont je vous ai parlé il y a juste quelques mois. L'attente n'aura pas été trop longue et c'est dans la foulée de son ancien comparse qu'il déboule avec sous le bras ce "Leaving eden", quatrième album du groupe. Mick Moss s'était imposé au fil des années comme un membre et surtout comme un compositeur à part entière du groupe et sa contribution à "Planetary confinement" avait été des plus importantes, de là à pouvoir assurer l'intégralité d'un album il n'y avait qu'un pas que notre homme vient de franchir allègrement.

Mick Moss n'a pas vraiment révolutionné ANTIMATTER, on retrouve toujours ici les marques de fabrique du groupe et ce, même si la touche si particulière de Duncan Patterson n'est plus présente. La musique est toujours aussi simple et dépouillée et surtout toujours aussi belle et poignante. L'évolution du groupe, d'une musique très teintée de trip-hop comme elle l'était sur les albums "Saviour" et "Lights out" vers une musique plus orientée vers le rock se confirme sur ce nouvel album. Si les synthés discrets sont toujours omniprésents, la guitare tient plus que jamais le rôle principal dans la musique de ANTIMATTER, d'autant que pour ne pas se sentir tout de même trop seul, Mick Moss s'est adjoint les services de Danny Cavanagh qui s'est ici chargé du piano mais également de quelques parties de guitares. Le reste du line-up est constitué des mêmes musiciens que l'on trouvait déjà sur "Planetary confinement", à savoir Ste Hughes à la basse, Chris Phillips à la batterie et Rachel Brewster au violon.

Outre l'influence d' ANATHEMA période "Alternative IV", l'ombre du PINK FLOYD de l'époque "The wall" plane plus que jamais sur la musique du groupe. Quelques effets sur la voix (écho...), les solos de guitare et l'ambiance sombre de l'album rappelle à quel point, Danny Cavannagh et apparemment Mick Moss lui-même sont encore influencés par ce monument du rock anglais. L'album compte neuf titres tous de très bonne qualité, pas de remplissage ici mais neuf fragiles respirations orchestrées de main de maître par un Mick Moss qui a pleinement repris les commandes du vaisseau ANTIMATTER. Les tempos sont assez lents et se confinent dans ce registre tout au long de l'album renforçant l'atmosphère dépressive, planante et cotonneuse de l'album.

L'absence de Duncan Patterson ne se fait absolument pas sentir sur ce "Leaving eden", Il n'est même d'ores et déjà plus qu'un lointain souvenir tant l'emprise de Moss sur le groupe semble forte et évidente. Ce quatrième opus de ANTIMATTER est peut-être même le meilleur, le plus rock en tout cas et le plus émouvant sans doute.




Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 11550