« Hein ? Quoi ? ANTIGAMA ? J’ai pas déjà chroniqué ce groupe cette année ? ».
Ma mémoire ne me faisait pas défaut puisqu’après « Discomfort » ANTIGAMA ressort la sulfateuse pour une nouvelle rafale d’adrénaline. N’allez pourtant pas croire que ce quatuor est exceptionnellement productif puisque « Discomfort » avait été enregistré en 2003 pour ne sortir que récemment chez Selfmadegod records.

Si le line-up n’a pas changé d’un iota, ANTIGAMA a approfondi son approche non conventionnelle du grind puisque « Zeroland » célèbre la jonction, l’enchevêtrement de deux courants bien distincts du style bruitiste.
ANTIGAMA semble être autant influencé par le grind old school qui sent sous les bras que par un grind plus moderne et plus sophistiqué. A situer entre la frénésie d’un NAPALM DEATH et l’intensité d’un PIG DESTROYER.

Résultat, les nouveaux morceaux du groupe alternent des blasts d’une brutalité purement primale et des plans totalement barrés qui frisent la cacophonie sans jamais y sombrer. En fait ANTIGAMA contrôle si bien ce côté chaotique qu’il ne devient jamais vraiment décousu. Pour compléter son grind, décidément avant-gardiste, nos Polonais vont même jusqu’à inclure quelques sonorités qu’on s’attendrait à trouver d’avantage chez un groupe indus. D’ailleurs l’ultime titre qui donne son titre à cet album n’est pas une plage musicale à proprement parler mais une sorte d’épilogue avoisinant les dix minutes de bruitages divers sur fond de voix radiophoniques sans cohérence ; un genre d’errance sur les grandes ondes d’un poste de radio déréglé.

Et c’est bien là qu’on retrouve l’unique défaut de ce CD. Un album de vingt-cinq minutes, c’est pas bézef même si c’est usuel dans le grind. Maintenant si l’on décompte l’exercice de style radiophonique pseudo-intellectuel, on se retrouve avec un gros quart d’heure de zique. Surtout que ce fameux dernier titre devient rapidement pénible après une paire de minutes.

Bon, il est exact qu’ANTIGAMA ne donne pas, non plus, dans la valse musette et qu’il serait probablement délicat de sortir, l’ouie indemne, d’un disque de ce type deux fois plus long. Mais de là à nous faire passer « Zeroland » pour un album, faudrait quand même pas pousser mémé dans les orties… Non mais des fois !!!




Rédigé par : Tonton | 07/10 | Nb de lectures : 12713