ANTHROPIA – The Ereyn Chronicles Part 1 (Magnacarta) - 14/12/2006 @ 10h31
Nous avions déjà publié une chronique de cet album d'ANTHROPIA il y a quelques temps, la sortie du disque via Magna Carta est l'occasion d'en proposer une seconde !

Un groupe français sur le label américain, cocorico ! Et un camembert dans la vitrine du MacDo !
Car ANTHROPIA est bien de chez nous. Il s’agit du projet d’un seul homme – Hugo Lefebvre - membre de l’Académie de Musique d’Antibes. Là, on se cabre immédiatement car ce genre d’exercice c’est soit tout bon soit tout mauvais. Il faut être sacrément inspiré pour mener à bien de bout en bout un projet aussi ambitieux. Les exemples de réussite sont rares.
Adeptes de nymphes, de dragons, de sorcières et autres magiciens, sortez vos glaives et vos grimoires et apprêtez-vous à vivre les Chroniques d’Ereyn. Et oui, c’est reparti pour un tour. Syndrome Rhapsody – oups ! pardon Rhapsody Of Fire - ou non, voici une énième aventure épique (et toc !) qui devrait ravir certains d’entre vous et agacer les autres. Hugo nous jure ses grands dieux qu’il n’était pas du tout fan de toute cette imagerie mais que le texte écrit par un de ses potes était si captivant qu’il n’a pas pu résister à l’envie d’y accoler sa musique. Dont acte !
Le problème majeur c’est l’inévitable rapprochement avec la concurrence haut de gamme. Haut de gamme parce que Hugo Lefebvre vise bien entendu les grosses cylindrées du métal progressif qui évoluent dans l’épique fantasy. Mais une nouvelle fois et pour être poli, le feuillet qui accompagne le disque est un brin racoleur et menteur. Il annonce à grands renforts de périphrases des influences que je cherche encore à discerner… Par exemple, il se revendique de Rush. Et bien, je peux affirmer sans me tromper que ceux qui ont rédigé ce pitch n’ont jamais écouté le groupe canadien. Ou alors après avoir beaucoup abusé de substances illicites. Autre tromperie, la référence à Kansas. Kansas ! Voyons messieurs, soyons sérieux ! Pas une ligne, pas une note, pas une mélodie ne renvoie un tant soit peu au groupe américain. Ou bien, il a amorcé un virage dans sa discographie que j’ai loupé. Et je ne vous parle pas de la fumisterie des fumisteries qui invoque Genesis. Les bras m’en tombent !
Dans l’épais catalogue de formations pouvant être rapprochées, j’aperçois plutôt des noms comme Rhapsody Of Fire, Savatage, Symphony X, Nightwish, Angra, Stratovarius, Kamelot, Rage, Grave Digger, Dream Theater (sur un demi-accord durant 3 secondes) etc. Ce qui n’est déjà pas si mal. Si l’on veut donc être objectif, il faut instamment mettre de côté toutes ces références et laisser glisser. Car bien que frappé de faiblesses évidentes, ce premier volet présente quelques bons moments dont il faut savoir se contenter. A défaut de grive, mangeons du merle !
Poutant, l’intro Welcome to Ereyn jette un froid sur la suite en proposant un trip des plus banals : grosse batterie, claviers obséquieux et chœurs déclamatoires, on a connu ça des dizaines de fois. Question Of Honor ne rassure pas davantage sur une possible originalité : du gros speed teuton ou scandinave (à vous de choisir) dépourvu de guirlandes. Au chapitre des bonnes choses à entendre, l’instrumental Through The Sleeping Seaweed très marqué S.X et bien chaloupé, Where The Secrets Lie et The Desert Of Jewel, 2 titres longs truffés de breaks mais qui auraient mérité un plus gros son pour donner le meilleur de leur potentiel. On touche là à l’un des points faibles : la production qui montre ses limites dans les passages cruciaux. Autre inconvénient, le chant au demeurant très honorable (quoique maniéré) souffre par moments d’apathie sur les mêmes titres exigeant un poil de hargne supplémentaire. Le duo de voix mixte est par contre plus convaincant sur Lion-Snake.
Il manquait à la France un groupe (un homme ?) dans le registre héroïque fantasy. A condition qu’il gomme quelques défauts et étoffe son projet – pourquoi pas en délégant quelques instruments -, il se peut qu’il soit celui-là. Enfin, si vous en êtes friands.
Petite allégorie conclusive : lorsque je vais au cinéma, je choisis mes films en fonction de l’émotion que je recherche à l’instant T. Comédie, policier, S.F ou fantastique, intimiste voire introspectif… et dessin animé ! Voilà, The Ereyn Chronicles part 1, c’est mon Shrek à moi. Pas plus, pas moins.
Une seconde conclusion plus sérieuse s’impose d’elle-même : soit on abhorre un genre fatigué, essoré, rongé jusqu’à la moelle et donc, on passe vite à autre chose. Soit on adore et comme le titre de l’album l’annonce, on attend avec impatience la partie 2. C’est vous qui voyez…


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 13004




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Commentaire
nuno777
Membre enregistré
Posté le: 14/12/2006 à 12h18 - (36743)
Magna Carta est (était) un label de groupe prog il y a quelques années. Après avoir été maintenu en vie en sortant pléthore de best of de ses groupes-vitrine ( liquid tension, steve morse band,...), ce label semble se reconvertir dans le métal fantasy.

Je ne suis pas consommateur de groupe francais et le dernier que j'ai acheté, avec une certaine satisfaction je le confesse, est l'album de Vivien Lalu.

A la lecture du titre, j'aurais pu me laisser tromper en disant que ce groupe était encore une formation inspirée par POS, il faut croire que non. Malgré tout, POS semble contagionner toute la scène métal prog et même héroic fantasy. Quand ce n'est pas la musique qui est marquée du sceau POS c'est le titre du groupe.

karadok
Membre enregistré
Posté le: 14/12/2006 à 15h49 - (36751)
Te bile pas Nuno. Rien de POS(sien) dans cet Anthropia là. Que de l'épic-héroic-fantasy.
Pour ma part, je préfère les groupes qui louchent sur les Suédois comme Dynamic Lights ou d'autres.

nuno777
Membre enregistré
Posté le: 15/12/2006 à 12h24 - (36763)
Tu penses peut-etre à Wastefall...ce groupe m'a foutu bien impressionné sur certains titres. En plus, je crois que les musicos de cette formation ont tous une vingtaine d'années pas plus... Saletés de gosses précoces.

J'ai réécouté Dynamic Lights toute la semaine et c'est vraiment un très bon groupe. Ils ont trouvé une harmonie parfaite entre la musique progressive et un rythme lent et pesant. Je reproche juste au guitariste son emploi excessif de la whammy bar...



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