On lit la bio du groupe et là on voit que le groupe se réclame de Nostromo, Botch ou Keelhaul. Deux possibilités s’offrent à nous. Soit les mecs, venus de Picardie, sont de beaux gros mythos. Soit ANORAK offre de la qualité en barre. Pour avoir écouté et chroniqué leur premier album, j’opte a priori pour la seconde option. Puis une seule écoute suffit à la confirmation. ANORAK offre de la qualité. De la grande qualité. La Picardie à son meilleur, t’entends. Dès le début de « Long Black Half Hair » plus de place au doute, les fatals Picards sont de retour en forme, en très bonne forme avec un album dans la continuité de « My Own Haze », leur précédent album. Continuité certes mais pas copié/collé, le groupe évolue un peu, ajoute de nouvelles choses, de nouvelles influences à une base connue et maîtrisée. Ca donne « Wood Philosophy » un titre plus alambiqué qui commence comme du post metal avant de partir pied au plancher dans une accélération hardcore punk pour revenir à un break postcore et repartir sur des rythmiques plus speed, comme en 40. Un grand huit hardcore chaotique et moderne. L’exemple parfait de ce quoi est capable le groupe. N’en jetez plus, la coupe est pleine, pourtant on n'en est qu’au deuxième titre, il reste encore bien des choses à découvrir.

Car oui, le groupe a bien fait les choses. Très bel artwork illustrant un joli digipack, le CD est lui aussi bien illustré. Ensuite une production et un mastering qui rendent honneur à la musique du groupe en rendant le chaos clair et canalisant la violence tout en conservant une petite couche de poussière et de saleté bien planquée sous le tapis. D’ailleurs le boulot réalisé sur la basse est parfait, ça fait du bien de se rendre compte qu’un bassiste ça ne sert pas qu’à porter le matériel. Là pour le coup, la basse est à la fête, suffit d’écouter « Covered With Mud », avec ses petits effets de grattes à la Morello, pour s’en rendre compte. La quatre cordes porte le titre sur ses épaules, cavale, sautille et enrobe le tout d’une vraie profondeur. Un des tout meilleurs titres de l’album. Le reste est à l’avenant, mixant des groupes comme Botch, Keelhaul ou Converge mais avec une touche plus rock’n’roll et en variant les plaisirs, les tempos et les durées. Les titres oscillent entre 3 et 7 minutes sans jamais susciter l’ennui, le groupe ayant pris soin de soigner ses compos et de distiller les moments forts aux bons… moments justement. Comme cette accélération tout en blast venant relancer la machine « Crowded Sunny Streets », le titre le plus long de l’album. Porté par des nappes de guitares, presqu’atmos par moments et une rythmique mitraillette.

ANORAK, grâce à cet album, hausse encore le niveau de sa musique d’un cran et place la Picardie sur la scène core au sens large. Gros sons, bonnes compos, ambitions, qualités techniques et artistiques, violence, brutalité, émotions, versatilité et atmosphères. Voilà ce que propose « Sick ». On nous bassine avec le « Consommez français. Achetez français ». Voilà c’est l’occasion rêvée d’aider votre pays. « Allons Enfants de la Patriiiiiie… »


Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 13225