ANNTHENNATH - States of Liberating Departure (Pictonian) - Selection VS du 25/10/2010 @ 09h31
Il y a quelques années, la Charente évoquait aux plus voyageurs les pêcheries sur sa côte, et aux moins éclairés une paire de chaussons molletonnées. Mais c'était sans compter sur une certaine envie d'un black metal inventif et vibrant qui est né sur les bords de l'Atlantique. Face à la mer, comme le crierait Calottegéro.
Asmodée a ouvert la voie de la reconnaissance en proposant des productions hargneuses et diablement techniques. Des formations comme Sael ont suivi et une symbiose est née avec des groupes normands flirtant avec des riffs proches (Angmar pour ne citer qu'eux). N'oublions pas que non loin de là, dans la Vienne, a mûri Deathspell Omega, entre autres. Qu'elle est jolie notre France!
Au centre de cette toile de groupes, on trouve comme bien souvent un studio, ici le Echoes Studio du sieur Raphaël Henry, plus connu sous le pseudo d'Iconoclast (Sael, Annthennath). De cette émulation, a même découlé le label Pictonian, qui s'attache alors à la promotion du premier MCD de Sael, puis du premier album d'Akrival. Resté silencieux un temps, Pictonian revient avec le premier album de Sael (récemment en sélection VS) et ce premier opus d'une formation inconnue au nom imbitable qui n'est même pas un palindrome (bouh, les nazes). Enfin, quand je dis inconnue...
Après une écoute peut-être trop distraite de Paeons of Apostasy au moment de sa sortie, je découvre réellement Annthennath avec son premier album. Si la formation est bien inconnue dans mes tablettes, la feuille de match m'éclaire beaucoup sur la taqueutique qui va être employée. Au chant, Shaxul qui officiait sur la première période de Deathspell Omega. Le bassiste Welkin nous vient d'Angmar, formation normande déjà abordée dans nos pages. Le batteur Thyr est le nouveau bretteur d'Otargos et celui de Withdrawn. Comme évoqué plus haut, un des guitaristes est donc le sieur Iconoclast, alors que son compère est un ancien six-cordistes de Sael. Waouh!! Et que parvient à nous proposer tout ce petit monde? Comment résumer?
Annthennath nous envoie dans la face un black mélodique, réfléchi et travaillé, qui fait la part belle à des élans mélancoliques et à de lancinantes plages de trémolos portés par des blasts soutenus. La capacité de déménagement des fûts de Thyr alliée à l'efficacité des riffs constitue un socle rythmique solide. Socle sur lequel se baladent la basse de Welkin, multipliant les thèmes, et les vocalises hargneuses de Shaxul. Dans des élans qui m'évoquent parfois feu-Hirilorn, la formation oscille entre blasts épileptiques et moments atmosphériques propices à la rêverie. Le saut de l'un à l'autre nous pète à la gueule à chaque fois, avec un malin plaisir des Charentais pour les morceaux à tiroirs.
Sans jamais verser dans la surenchère technique, Annthennath nous en met sévèrement plein la face. Ça avoine en balançant toujours des thèmes mélodiques fort juteux. Nos compatriotes livrent un black travaillé qui désintéressera les esthètes du bourrinage intensif, mais un black qu'ils triturent pour laisser vivre leurs compositions au gré de leurs aspirations. Les mesures s'enchaînent, poussant notre esprit à quitter sa prison de chair pour délirer autant que les textes mystico-physiques. Du très bon, que je vous dis!
Côté production, on retrouve une main souvent jouée dans la région. L'enregistrement a été logiquement confié au guitariste Iconoclast et son Echoes Studio, le mixage et le mastering ont été laissés au soin de Neb Xort au Drudenhaus. Si elle sonne forcément un peu comme celle du dernier Sael, la production est globalement adaptée à la logorrhée de notes du groupe. Globalement, parce que je suis un peu chagrin quand même.
Je suis vilain, mais le mixage final ne m'a pas tout à fait convaincu. Il laisse les guitares rythmiques traîner à l'arrière-plan. Le choix de mixage donne une coloration inattendue et pas forcément déplaisante à la musique d'Annthennath. Mais la frustration est un peu grande pour moi de ne pas entendre plus les grattes. En gros, on trouve au premier plan la voix, puis dans un second plan la basse (très présente), les cymbales/charley et les leads occasionnels. Viennent seulement ensuite le corps des grattes. Et ne parlons pas du tandem caisse claire/grosses caisses qui est planqué au fond et devient peu perceptible dans les blasts furieux.
Si la mise en avant de la basse est un procédé fréquent aux Echoes (ici encore exacerbé selon la volonté du groupe) et si j'apprécie joyeusement d'entendre un instrumentiste aussi talentueux que Welkin, l'album perd aussi en impact au casque. Bon, par contre il passe très bien sur une chaîne. Enfin sur la mienne, en tout cas qui a un rendu sonore assez neutre. Les possesseurs de chaîne de djeun's avec les basses à donf auront peut-être l'impression d'un lutin qui caracole dans leur salon. Au bilan, le mixage prend une coloration plus "onirique" que bourrine, qui n'empêche en rien l'immersion. Mais bon, ça aurait peut-être pété un peu plus autrement. M'enfin, on s'en fout, il est bien cet album.
Ce premier album d'Annthennath est une excellente surprise. Pictonian a encore eu le nez creux de ne pas laisser filer cette perle locale qui se démarque grandement de la concurrence, tout en préservant les valeurs bio habituelles. Et quel bonheur de réentendre les éructations de Shaxul sur une musique de cette qualité. Les barbus, ça m'excite.
Commandé il y a quelques jours, de même que le dernier SAEL, c'est malin, je trépigne de le recevoir maintenant!
C'est vrai que même sur MS, la basse est fort présente, c'est le même reproche que je fais au dernier Deathchain, les guitares en sont un peu victimes, ...
tartampion IP:196.221.173.40 Invité
Posté le: 25/10/2010 à 10h54 - (88338)
La basse est présente, mais je trouve ça bien. Y a pas qu'encore et toujours la guitare dans un groupe: et on l'entend très bien quand même. C'est pas la première fois que je vais sur leur site, mais c'est la première fois que ça me plaît. Le batteur blast super vite, me semble plus à sa place ici que dans otargos, et c'est vrai qu'un poil plus de GC/CC aurait été bien. A suivre de près.
mMm IP:76.73.5.162 Invité
Posté le: 25/10/2010 à 11h18 - (88339)
ce type de prod compacte à la deathchain ne met en rien les guitares en retrait. Cela necessite un bon systeme de diffusion ou un réglage plus approprié au style, ce qui est rarement le cas de nos jours...
Nekobibu Membre enregistré
Posté le: 25/10/2010 à 13h56 - (88342)
Ouais, faudrait être sourd pour ne pas entendre les grattes, là, quand même ! ^^
Et pour ma part, j'aime beaucoup ce son !
didier IP:66.90.104.167 Invité
Posté le: 25/10/2010 à 15h14 - (88344)
Franchement 17.5/20 c'est largement exagéré. 14/20, 15/20 parceque c'est francais et pour les encourager mais au dessus là je comprends absolument pas.
corvuserebus Membre enregistré
Posté le: 25/10/2010 à 15h29 - (88345)
les extraits sont très prometteurs! Les parties de basses sont en effet intéressantes et bien mixées
Peut être un peu surnoté c'est vrai. Mais cet album est très bon, j'encourage n'importe quel amateur de Black Metal a jeté une oreille sur cet album.
un h en colere IP:89.3.174.124 Invité
Posté le: 26/10/2010 à 12h08 - (88385)
"black mélodique, réfléchi et travaillé"
Ce n'est pas antinomique ?
ArchiNoise Membre enregistré
Posté le: 29/10/2010 à 23h02 - (88505)
Une seule écoute au compteur. C'est pas mal gaulé, mais la basse devant sonne "décalée" tant par ses parties que par son son (p'tain, un bon coup de disto bien grasse quoi :p).
Le chant trop en avant dessert un peu l'homogénéité du tout. Mais je concède que c'est purement personnel.
Les compos semblent efficaces. Le batteur envoie bien comme il faut. Bref, à priori jolie découverte, merci PdL !
LibraeXI Membre enregistré
Posté le: 03/11/2010 à 17h52 - (88571)
La basse me dérange pas du tout! Je trouve que le côté épique des morceaux est bien travaillé, ce qui ne provoque aucune lassitude dans l'écoute! Pour information, j'ai pensé tout de suite à un groupe nommé DARKSHINE de Montpellier qui délivre des compositions dans le même style !
Zebrowsky Membre enregistré
Posté le: 14/02/2011 à 20h44 - (91386)
Pareil, la basse me va très bien, j'entends plutôt bien les grattes, par contre en effet la batterie est un peu trop en retrait à mon goût étant donné les qualités du marteleur de fût.
Le tout est assez homogène et "agréable" (ça reste du BM quand même ^^), en comparaison la voix passe bien mieux que chez leur compère de Sael.
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Au centre de cette toile de groupes, on trouve comme bien souvent un studio, ici le Echoes Studio du sieur Raphaël Henry, plus connu sous le pseudo d'Iconoclast (Sael, Annthennath). De cette émulation, a même découlé le label Pictonian, qui s'attache alors à la promotion du premier MCD de Sael, puis du premier album d'Akrival. Resté silencieux un temps, Pictonian revient avec le premier album de Sael (récemment en sélection VS) et ce premier opus d'une formation inconnue au nom imbitable qui n'est même pas un palindrome (bouh, les nazes). Enfin, quand je dis inconnue...
Après une écoute peut-être trop distraite de Paeons of Apostasy au moment de sa sortie, je découvre réellement Annthennath avec son premier album. Si la formation est bien inconnue dans mes tablettes, la feuille de match m'éclaire beaucoup sur la taqueutique qui va être employée. Au chant, Shaxul qui officiait sur la première période de Deathspell Omega. Le bassiste Welkin nous vient d'Angmar, formation normande déjà abordée dans nos pages. Le batteur Thyr est le nouveau bretteur d'Otargos et celui de Withdrawn. Comme évoqué plus haut, un des guitaristes est donc le sieur Iconoclast, alors que son compère est un ancien six-cordistes de Sael. Waouh!! Et que parvient à nous proposer tout ce petit monde? Comment résumer?
Annthennath nous envoie dans la face un black mélodique, réfléchi et travaillé, qui fait la part belle à des élans mélancoliques et à de lancinantes plages de trémolos portés par des blasts soutenus. La capacité de déménagement des fûts de Thyr alliée à l'efficacité des riffs constitue un socle rythmique solide. Socle sur lequel se baladent la basse de Welkin, multipliant les thèmes, et les vocalises hargneuses de Shaxul. Dans des élans qui m'évoquent parfois feu-Hirilorn, la formation oscille entre blasts épileptiques et moments atmosphériques propices à la rêverie. Le saut de l'un à l'autre nous pète à la gueule à chaque fois, avec un malin plaisir des Charentais pour les morceaux à tiroirs.
Sans jamais verser dans la surenchère technique, Annthennath nous en met sévèrement plein la face. Ça avoine en balançant toujours des thèmes mélodiques fort juteux. Nos compatriotes livrent un black travaillé qui désintéressera les esthètes du bourrinage intensif, mais un black qu'ils triturent pour laisser vivre leurs compositions au gré de leurs aspirations. Les mesures s'enchaînent, poussant notre esprit à quitter sa prison de chair pour délirer autant que les textes mystico-physiques. Du très bon, que je vous dis!
Côté production, on retrouve une main souvent jouée dans la région. L'enregistrement a été logiquement confié au guitariste Iconoclast et son Echoes Studio, le mixage et le mastering ont été laissés au soin de Neb Xort au Drudenhaus. Si elle sonne forcément un peu comme celle du dernier Sael, la production est globalement adaptée à la logorrhée de notes du groupe. Globalement, parce que je suis un peu chagrin quand même.
Je suis vilain, mais le mixage final ne m'a pas tout à fait convaincu. Il laisse les guitares rythmiques traîner à l'arrière-plan. Le choix de mixage donne une coloration inattendue et pas forcément déplaisante à la musique d'Annthennath. Mais la frustration est un peu grande pour moi de ne pas entendre plus les grattes. En gros, on trouve au premier plan la voix, puis dans un second plan la basse (très présente), les cymbales/charley et les leads occasionnels. Viennent seulement ensuite le corps des grattes. Et ne parlons pas du tandem caisse claire/grosses caisses qui est planqué au fond et devient peu perceptible dans les blasts furieux.
Si la mise en avant de la basse est un procédé fréquent aux Echoes (ici encore exacerbé selon la volonté du groupe) et si j'apprécie joyeusement d'entendre un instrumentiste aussi talentueux que Welkin, l'album perd aussi en impact au casque. Bon, par contre il passe très bien sur une chaîne. Enfin sur la mienne, en tout cas qui a un rendu sonore assez neutre. Les possesseurs de chaîne de djeun's avec les basses à donf auront peut-être l'impression d'un lutin qui caracole dans leur salon. Au bilan, le mixage prend une coloration plus "onirique" que bourrine, qui n'empêche en rien l'immersion. Mais bon, ça aurait peut-être pété un peu plus autrement. M'enfin, on s'en fout, il est bien cet album.
Ce premier album d'Annthennath est une excellente surprise. Pictonian a encore eu le nez creux de ne pas laisser filer cette perle locale qui se démarque grandement de la concurrence, tout en préservant les valeurs bio habituelles. Et quel bonheur de réentendre les éructations de Shaxul sur une musique de cette qualité. Les barbus, ça m'excite.
Rédigé par : Prince de Lu | 17,5/20 | Nb de lectures : 15674