Tiens, une fois n’est pas coutume, je vais commencer cet album en râlant un peu…juste pour signaler mon agacement (comme certainement celui de la plupart de mes confrères) à l’écoute de ce type de CD promo. Je comprends la crainte (justifiée) des labels qui hésitent à fournir des CD promos dignes du produit fini tel qu’on peut le trouver dans les bacs, susceptibles d’être diffusés sur le Web avant même sa sortie…mais de là à saboter l’œuvre !! Certains labels tentent des compromis, en trafiquant les transitions entre chaque morceau, par exemple, rendant le découpage des albums difficiles, mais ne gênant que très peu l’écoute. Dans le cas de ce nouvel ANNIHILATOR, le pire des sacrilèges a été commis, en coupant net chaque titre en plein milieu, tout ça pour entendre les remerciements du (néanmoins) sympathique Jeff Waters…quand plusieurs écoutes sont nécessaires pour la réalisation d’une chronique, je vous laisse imaginer l’agacement qui peut en résulter ! Même l’écoute d’un bon album peut donc s’avérer pénible…Un comble !! De plus, couper un solo d’un guitariste de cette trempe est tout simplement criminel. Bref, passons…

A peine 1 an après un « All for you » de très bonne facture, voilà que la suite pointe déjà le bout de son nez…c’est que Jeff Waters, leader incontesté d’ANNIHILATOR, a de l’inspiration à revendre ! Pour une fois, peu de changements à signaler dans le line-up du groupe canadien (1 an, c’est court pour virer et remplacer tout le monde), même si Mike Mangini (ex-EXTREME, STEVE VAI…), pourtant crédité sur ce « Schizo Deluxe », est indiqué sur la bio comme ne faisant plus partie du groupe. Tony Chapelle lui succèderais…
Quant à Dave Padden, il s’accroche toujours au micro, ce qui n’est pas pour me déplaire, ayant bien apprécié sa prestation à la fois agressive et mélodique sur la précédente réalisation d’ANNIHILATOR.

Commençons donc par rassurer les vieux fans d’ANNIHILATOR, ceux qui ont été bercés par le classique « Alice in Hell » : Jeff Waters nous sert là un véritable album de thrash ! Aucune ballade ne vient « parasiter » la nouvelle œuvre du groupe (il faut bien admettre que celles présentes sur « All for you » n’étaient pas du meilleur crû). Ici, le rythme est élevé, les riffs acérés et les soli assassins ! Didiouuu…ça fait du bien !! Si le père Waters voulait démontrer qu’il savait encore manier son manche comme personne, il y est largement parvenu !
Les grognements de la bête en intro de « Maximum Satan » en disent long sur les intentions d’en découdre ! Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise…c’est puissant, rapide, en un mot, efficace (« Drive », qui bastonne comme il faut, en est la parfaite illustration) ! Voilà, on pourrait arrêter là cette chronique, tellement le mot « efficace » résume bien cet album.

Mais bon, rendons justice à Jeff Waters, défenseur d’un métal classieux depuis 16 longues années…sur « Schizo Deluxe », il se charge des guitares, de la basse, mais aussi de la production. Pendant longtemps, le son d’ANNIHILATOR n’était pas à la hauteur des ambitions du groupe. Là, force est d’admettre qu’en plus d’être un musicien hors pair, Jeff Waters n’a plus rien à prouver non plus quand il est aux manettes.

D’autres composantes du style ANNIHILATOR répondent toujours présentes : rythmiques de guitare complexes, arpèges mélodiques en guise de transitions, quelques riffs limite punk (souvenez vous des premiers METALLICA…voilà la référence qui m’est notamment apparue sur le titre « Pride ») et un certain nombre de mélodies vocales bien placées…bref, une mécanique bien huilée.

En ce qui me concerne, ANNIHILATOR nous revient là en grande forme !


Rédigé par : Sentenced | 15/20 | Nb de lectures : 14654