La sortie d'un nouvel ANNIHILATOR est toujours en soit une petite surprise, Jeff Waters étant toujours très doué pour nous faire miroiter la dernière merveille du monde. Personnellement, pour avoir pris plus d'une douche froide avec ce groupe, je ne m'y laisse plus prendre... Sauf cette fois-ci, où l'annonce du titre, "Metal" et de ses nombreux guests guitaristes, m'ont fait dresser les antennes réceptrices.

Et à juste titre. Cet album déboule à cent à l'heure et propose ce que ANNIHILATOR fait de mieux: un Speed/Thrash hyper mélodique accrocheur. On reconnaît le style immédiatement, c'est de la musique de guitariste baigné au Hard Rock pendant sa jeunesse et qui ne s'en est jamais totalement remis. Tant mieux, car cela lui permet de nous proposer un titre comme "Army of One", véritable hymne fédérateur des vieilles générations de métalleux, sous forme de louanges aux stars des années 80. Décidément, la veste à patchs va encore s'user.

Mais parlons de la spécificité de cet album, ses invités! Chaque titre nous propose un solo (voir plus) de pointures de la six cordes. Et là où c'est plaisant, c'est qu'il n'a pas sorti les grands noms du genre mais au contraire il fait honneur à toute une génération, issue principalement d'Europe du Nord: Alexis Laiho, Anders Bjorler, Jesper Stromblad et surtout Michael Amott, qui tout simplement illumine de par sa touche imparable le titre "Operation Annihilation".
La garde nationale n'est pas en reste puisque l'on peut ajouter à la liste Jeff Loomis, Corey Beaulieu, Danko Jones, Steve Kudlow, Jacob Lynam et enfin Willie Adler. Ca tape donc dans le très mélodique et certainement plus d'un de ces gratteux aura vu son jeu influencé par Jeff. C'est donc là un bel hommage, voire un super honneur d'avoir été convié à cette galette.

Quoi qu'il en soit, si ça permet à certains groupes de se retrouver propulsés en avant sur l'autre continent, eh bien pourquoi pas, surtout qu'il y a un sacré niveau. Je vous ai parlé du titre avec Mick Amott, mais que dire du génial "Haunted" avec Jesper, pas loin d'être le hit de la galette avec son riff bourrin, ses soli de fous, son gros break au milieu (sept minutes haletantes!) - génial.

Au niveau riffs, on trouve de tout et chez ANNIHILATOR tout est bon ou presque, si et seulement si on aime sa façon de faire du Thrash. Sinon ce n’est pas la peine d’essayer, vous allez au devant d’une sacrée désillusion : C'est très propre, toujours basé sur les rythmiques, et avec bien sûr des mélodies, sous forme de petits licks de gratte. Comme d'hab, Jeff a trouvé un chanteur, Dave Padden, avec un joli timbre assez grave, mais qui est l'antithèse du thrasheur :) il n'hurle pas, il chante, au moins aussi bien que Aaron Randall sur "Set the World on Fire". On notera qu'il est secondé par Angela Gossow sur "Couple Suicide", et que Jeff se charge de "Operation Annihilation" et des backing vocals, en plus de faire tout le reste comme à son habitude. Enfin, c'est Mike Mangini qui tient de nouveau les baguettes sur cet album (pour un rendu d’ailleurs souvent horripilant – trop de trig tue ! il devrait pourtant le savoir).

Ouf, la liste est longue, mais ça tombe bien, l'album aussi (55 minutes pour dix titres, super) et vu sa variété et sa qualité, franchement on n'a pas à se plaindre, au contraire, je me reprendrais bien une ptite dose de "Clown Parade" au ptit déj' tiens! Ceux qui rêvent d’un « Alice in Hell - 2 » en seront encore une fois pour leurs frais… même si on n’en est pas loin du tout à certains moments.


Rédigé par : BozKiller | 16.5/20 | Nb de lectures : 14322