Aaaaaaah! Un nouvel album d'Annihilator!
Cette nouvelle met toujours en joie les amoureux de la guitare metal comme moi! Car le groupe (on peut presque appeler ça projet solo d'ailleurs) de Jeff Waters a toujours été fidèle à l'amour de la six cordes enragée. Nanti d'une réputation excellente auprès de ses pairs (Dave Mustaine en tête, qui voulu le recruter pour l'album "Rust In Peace") et d'un album cultissime: "Alice In Hell", chef-d'oeuvre absolu de thrash metal et certainement dans le top 5 des meilleurs albums du style de tous les temps, Annihilator fait partie de ces groupes increvables qui sortent régulièrement des albums excellents, mais qui bizarrement n'arrivent pas à s'extirper d'un statut de groupe de seconde zone. Ceci alors que le groupe est sûrement meilleur que certains leaders du thrash metal... Je ne citerai personne, mais je n'en pense pas moins!
Et du Thrash avec un grand "T" vous allez en avoir sur ce nouvel album, mais je spoile, putain, désolé!

Donc avant de nous plonger dans l'univers guitar-hero (rien à voir avec le jeu dans lequel j'excelle) du sieur "Eaux", remémorons-nous un peu sur quoi il nous avait quittés la dernière fois. "Metal" avait été annoncé par Jeff comme l'album ultime de ce style. Une plétore d'invités guitaristes prestigieux, le recordman du monde de vitesse Mike Mangini à la batterie, etc, etc. Et au final, personnellement, j'ai été déçu par cet album. Non pas qu'il soit mauvais, mais beaucoup d'aspect n'était pas bon. Tout d'abord le son, avec une guitare étrangement lointaine et une batterie qui sonne comme du carton, il faut l'avouer. On avait pas été habitué à ça de la part du groupe (produit encore une fois par Jeff lui-même dans son studio Watersound). On avait également droit à quelques auto-plagiat (défaut majeur du groupe en fait au long de sa carrière) notamment sur "Operation: Annihilation" et son refrain copie-conforme du tube "Set The World On Fire". Mais bref! Ici, on ne fait pas la chronique de "Metal", mais de son successeur. Le tout voulant juste dire que j'attendais cet album avec un mélange d'impatience et de crainte.
Crainte en partie dissipée par la vidéo du morceau "The Trend" apparue sur youtube alors que Jeff le jouait lors d'une tournée promotionnel pour une gamme d'ampli (que nous appellerons ici Mark & Spencer dans un soucis d'anonymat). En effet, le morceau sus-dit se voyait être un morceau de gros thrash excellent, avec du riff devastateur sur son refrain et des soli impressionnants. Et surtout, le son avait l'air de revenir à un son plus classique et donc plus efficace (bon après, sur youtube, on est jamais sûr de rien à ce niveau). Du coup, mon impatience s'est vue grandir et mes peurs diminuer!

Et enfin, après quelques semaines d'attente, où je me passais régulièrement le morceau via youtube, voici qu'arrive le tant attendu 13ème album d'Annihilator, album éponyme, on se casse pus trop à trouver des titres d'album chez Jeff Waters, après "Metal", bah on va mettre rien.

C'est sans surprise que l'album commence par le fameux morceau "The Trend". On est tout de suite rassuré par le son. C'est bon, cette fois, tous les instruments sonnent, et la guitare est bien présente! Certains vont peut-être reprocher le son artificiel de la batterie (pourtant, il paraît que c'est un vrai batteur, Ryan Ahoff, présent sur le DVD live sorti il y a peu, mais cela reste à confirmer.) mais personnellement, j'aime bien, c'est puissant et précis et ça sert les riffs dévastateurs dont cet album ne manque pas.
Après 7 minutes de bonheur, on passe logiquement au morceau suivant, "Coward". Et là attention! Vous vouliez du thrash, vous allez avoir du thrash. Ce morceau déboule à 1000 km/h! Un riff sur-rapide pour un morceau qui ne s'arrête que le temps d'un pont pour reprendre de plus belle jusqu'à la fin. J'ai rarement entendu de riffs aussi rapides! La dernière fois c'était sur, oh surprise, "Weapon X" d'Annihilator! On apprécie avec grand plaisir les talents de guitariste rythmique hors pair de Waters. A noter d'ailleurs que Dave Padden tient toujours le micro (wow, le même chanteur sur 4 albums, du jamais vu dans l'histoire du groupe!) et même si ce n'est pas mon chanteur préféré d'Annihilator, il délivre une prestation de qualité comme toujours.
Et ça continue encore et encore (et si vous vous êtes chanté dans votre tête "c'est que le début, d'accord, d'accord", vous devez changer de chronique) le morceau suivant ne faiblit pas la cadence!! Bien qu'un tout petit poil moins speed, ça reste du thrash bien velu.

Bon, je sais pas si vous l'avez compris, mais cet album est dans une veine thrash.

Cela dit, malgré 3 premiers morceaux totalement speed, l'album se veut quand même plus subtil sur la longueur. Pour monsieur Waters, le thrash se veut un terme assez large, et parfois, on verse dans du mid-tempo dans la veine de ce que pouvait faire Exodus avec leur morceau "Toxic Waltz". L'exception vient juste du dernier morceau, "Romeo Delight", reprise de Van Halen, un peu fade par rapport au reste de l'album. Certaines intros sont plutôt glauques, certaines ambiances sombres, voire complètement enigmatique sur l'excellent "25 seconds". Un morceau unique comme aime les faire Annihilator. Une espèce d'intro jazzy/glauque à la basse qui laisse la place à un riff parchidermique de violence. Tout simplement imparable. Et que dire de ce tapping harmonisé sur fond de rythmique speed? Du grand art, ça faisait longtemps qu'on avait pas vu Jeff Waters se faire autant plaisir! Un morceau à écouter absolument.
Les morceaux s'enchaînent sans déplaisir, même si parfois la qualité est un peu en dessous de "The Trend" ou "25 seconds", il n'en reste que des morceaux comme "The Other Side" et son groove ternaire sont un plaisir pour les amateurs. Bien sûr, on échappe pas au défaut dont j'ai déjà parlé plus haut, à savoir quelques redites de style, typique du groupe. Mais bon, après tout, Jeff Waters s'est forgé un jeu de guitare reconnaissable entre tous, il est normal qu'il persiste dans cette voix. Toutefois, heureusement, point trace sur cet album d'un véritable auto-plagiat comme "Operation: Annihilation" sur "Metal". Tout au plus, on dira que "Betrayed" est un morceau Annihilatoresque classique et efficace. Aucun morceau n'est faible, chacun comportant son riff imparable, ou son solo de tueur. D'ailleurs, les soli, parlons-en. Jeff s'est vraiment surpassé sur cet album! Dans une récente interview il disait que l'album comportait 22 soli de guitare. Pour un album de 10 titres, ça fait un bon ratio! Et on parle pas ici de solo baclé et fade. Chacun d'entre eux est travaillé, utilisant une technique spécifique (tapping, sweeping, etcing...) et même moi qui ne joue pas de guitare du tout, j'apprécie vraiment cet aspect de l'album, c'est vraiment du grand art les apprentis-guitariste vont sûrement en perdre le goût de la vie, mais bon! (Dans la même interview, le Jeff a estimé à 10000h de travail, à raison de 10h par jour pendant 4 ou 5 ans, eh oui!)

En résumé, voici un très bon album d'Annihilator! Et quand on sait que souvent, un album moyen de ce groupe est meilleur que la plupart des bons albums des concurrents, ça veut dire que celui-ci se hisse facilement parmi les meilleurs albums de thrash de l'année. On est malheureusement pas encore au niveau d'albums comme "Alice In Hell" ou "Never Neverland", mais ma foi, le groupe est en forme, et sortir un 13ème album de cette qualité est loin d'être donné à tous les groupes! Je vous conseille donc une écoute attentive si jamais vous n'aviez jamais eu la curiosité d'écouter ce groupe tout en entendant régulièrement parler de lui. Pour les autres, vous savez ce qui vous attend et auriez tort de vous en passer!


Rédigé par : Stickskiller | 16.5/20 | Nb de lectures : 15027