Putain, 15 ans ! Oui, je n’en reviens pas, ça fait déjà 15 ans que « Alice in Hell » est sorti ! ANNIHILATOR fait donc maintenant partie des vétérans du Metal. Ce groupe a sorti un paquet d’albums et est resté fidèle au bon vieux Speed Thrash de ses débuts, malgré un album plus Heavy (l’excellent « Set the world on fire ») ou un autre plus Indus (le très moyen « Remains »). Alors qu’on pensait Joe Comeau bien intégré au « groupe » (je mets des guillemets, car tout le monde sait qu’on peut plutôt considérer ANNIHILATOR comme le projet de Jeff Waters), « All for you » inaugure un nouveau chanteur (pour combien de temps ?) : Dave Padden. Attendez que je compte... oui, c’est bien le sixième chanteur ! Je compte dans ce chiffre Jeff Waters lui-même (qui a fait les vocaux sur trois albums), et tout en sachant que Randy Rampage (légendaire chanteur sur « Alice in Hell ») avait fait un bref retour pour « Criteria for a black widow ». Sur « All for one », il y a un revenant, en la personne de Mike Mangini à la batterie. Cet excellent batteur a joué avec EXTREME ou STEVE VAI, mais c’est aussi lui qui tenait les baguettes sur « Set the world on fire »... et pour être complet, je signale qu’il est en ce moment sur l’album de TIM DONAHUE, « Madmen & sinners » (avec James LaBrie de DREAM THEATER au micro).
Alors, qu’en est-il de ce dixième album ? Je vous répondrai que c’est du ANNIHILATOR typique. Le premier titre, « All for you » peut surprendre par contre avec son rythme assez lent et l’alternance chant mélodique/chant plus hurlé de Dave Padden. Un drôle de titre pour commencer l’album, un peu dans la lignée de « The box » (sur « King of the kill ») et son début à la basse. Le morceau suivant, « Dr. Psycho » commence en douceur (typique ANNIHILATOR) avant de faire remuer les fesses et la tête avec des riffs dont Jeff Waters a le secret. Là, c’est clair, c’est du ANNIHILATOR, pas de surprise avec ce Thrash technique et mélodique... et le reste de l’album est du même acabit. Ceux qui apprécient ce groupe seront ravis, certains dénonceront un certain immobilisme... à croire que ANNIHILATOR est devenu le AC/DC du Thrash. Il est vrai que quand on écoute « Both of me » ou « Rage absolute » par exemple, on a l’impression d’avoir déjà entendu ces riffs quelque part, sur des albums plus anciens. La seule nouveauté est donc le chant de Dave Padden qui utilise souvent une voix claire couplée à des hurlements plus dans la veine de ce à quoi nous sommes habitués avec les Canadiens. On pourra aussi s’interroger sur la pertinence de ballades comme « The one » et « Holding on » qui n’arrivent pas à la cheville d’un « Phoenix rising », mais pour le reste, c’est du tout bon ! Une bonne occasion pour ceux qui ne connaissent pas encore ce groupe majeur de découvrir ce combo pas assez reconnu à mon goût (avant de se jeter sur les deux chefs d’œuvre que sont « Alice in Hell » et « Never, neverland ») ! Quant aux fans, pas de déception normalement, si vous ne vous attendez pas à un album trop révolutionnaire.


Rédigé par : Shaka | 16,5/20 | Nb de lectures : 9850