ANIMO AEGER est un duo berlinois formé il y a bientôt 10 ans, en 2003. Ils ont pris leur temps pour sortir de l’anonymat, puisque leur première démo, "Wolfsvisionen", est sortie en 2009, tout de suite suivie par leur premier album, "Impuls", en décembre 2009 sur le label autrichien Ashen Productions. C’est sur ce même label que ce nouvel essai du duo voit le jour en ce début d’année. D’après la bio, "Fieber" est considéré par le label et le groupe comme un mini CD, malgré sa durée de 38 minutes et ses 7 morceaux.

Une durée qui m’a semblé plus longue tant ce disque m’a énervé. J’avoue être totalement réfractaire au chant clair nasillard exercé par Graasjäl (qui s’occupe également des guitare/basse). En alternance à un chant black plus classique et peu original, l’ami fritz parle et chante avec un timbre provenant du plus profond de sa cavité nasale, ce qui donne un côté original, mais l’appréciation est réellement bipolaire. On aime ou on déteste, et je fais clairement parti de la seconde catégorie. D’autant plus que si le chant black est également présent, il n’est pas du tout dominant tout au long du disque.

Pourtant, musicalement, le black metal avant-gardiste des teutons se tient plutôt bien. Les influences sont plutôt bien digérées, et sont à chercher du côté des compatriotes de BETHLEHEM, en moins sombre, ou de DORNENREICH, en moins gnangnan. La bio cite également GRABNEBELFÜRSTEN, mais je les soupçonne d’insulter discrètement les chroniqueurs. Bref, ANIMO AEGER propose un black metal teinté de passages plus post, progressifs même. Ces moments donnent une dimension supplémentaire aux titres, notamment sur les trois premiers dont la longueur aurait pu rebuter (entre 6 et 9 minutes). Si on sent une ambiance triste, les tempos sont plutôt rapides ou moyens, mais jamais lents, il y a toujours un certain rythme dans les titres. L’ambiance dégagée est d’ailleurs relativement grotesque, principalement du fait du timbre du chant clair. C’est dommage à mon sens car les morceaux sont riches et variés. Ils alternent les passages agressifs et vindicatifs, avec d’autres plus progressifs et alambiqués, plus rock presque.

Ce mini CD est donc riche et surprenant, dans un black metal avant-gardiste pas désagréable. Au contraire du chant, soit trop nasillard, soit black suicidaire (dans le timbre), qui à mon sens gâche les compositions. Mais je ne saurais que trop vous conseiller d’écouter le groupe, car c’est typiquement le type de groupe qu’on va aimer ou détester. J’ai fait mon choix, à vous de faire le vôtre.


Rédigé par : Skay | 11/20 | Nb de lectures : 12185