Dans la longue liste des formations polonaises de rock métal progressif, voici Animations. Certes moins originale et intéressante que Riverside ou Votum, elle représente néanmoins le haut du panier de la seconde division et ce que la Pologne a finalement de moins mauvais à offrir. C’est l’histoire du verre à moitié vide : beaucoup se contenteraient de ce rang mais si on jette une oreille attentive sur la concurrence, la comparaison est tout de suite moins flatteuse. (Pour une liste plus complète, je vous renvoie à la kro du dernier Votum).

Partant d’un métal prog assez classique et dotés d’une technique éprouvée, Animations peine néanmoins à convaincre autant que ses illustres compatriotes. Sans doute parce que ce qu’elle a à nous offrir est certes très professionnel mais aussi trop conventionnel. Certains font d’Animations un clone d’Andromeda. Je pense que l’on a pas dû écouter le même groupe. Car je n’entends rien sur "Reset Your Soul" qui pourrait faire penser de près ou de loin au génial combo suédois. (Et ne me hurlez pas dessus en découvrant que l’album est sorti en 2009…).

Par contre, le rapprochement avec Dream Theater est on ne peut plus évident. Et si, par une ellipse aussi hypocrite que capilo-tractée vous voulez me faire dire qu’Andromeda étant un clone de D.T, on peut en déduire que les Polonais et les Suédois sont sur la même longueur d’onde, alors soit, du bout des lèvres je vous l’accorde en vous rappelant toutefois que, personne n’ayant réinventé l’eau chaude, par conséquent ceteris paribus sic standibus !

Trêve de « latinoseries » et revenons à nos moutons qui ne sont ni néo zélandais ni originaires de Sisteron mais bien polonais. Donc, ça joue bien, ça breake dans tous les sens, les duels/duos claviers guitares sont top formatés et un soupçon de folie à la LTE flotte même sur "Demons Of War" le 2ème titre.

Mais il manque l’essentiel : le feeling ! Pas d’émotions particulières à l’écoute de ces 65 minutes de métal prog, pas de refrains ou de mélodies mémorables pour accrocher l’oreille. Que des brisures de rythmes intempestives et autres enfilades de gimmicks usés jusqu’au manche. Pas même une voix dont le timbre pourrait retenir l’attention. En résumé, du très bon boulot mais aucune âme pour le rendre vivant. Dommage !


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 12329