Après sa démo très réussie "Aux Funérailles du Monde", Angmar franchit le cap délicat du premier album. Je vous laisse compulser la précédente chronique parue sur VS. Le trio Caennais continue son chemin tout au long des neuf titres de ce "Metamorphosis" très attendu (en tout cas, par moi). Et je ne suis pas déçu...

Après l'intro "Resurgence" au chant féminin éthéré (très "Seigneur des Anneaux"), déboule "Dead Nation" le premier missile. Angmar n'a pas rangé sa fureur au placard et continue de déverser ses odes rageuses à la gloire de la nature. Si son black est moins folk qu'avant et rappelle du coup moins Belenos, l'esprit d'Angmar est bien présent, maniant efficacité et mélodie. La bande exprime sa colère dans des morceaux rapides et ponctués de passages accrocheurs et mélodiques. Elle use également de chants clairs qui forment des chœurs guerriers. C'est d'ailleurs le travail sur les voix qui est le plus intéressant, s'intégrant dans l'instrumentation avec justesse.

Outre les morceaux rentre-dedans comme "Dead Nation" ou "Supreme Being", le groupe conserve dans ses lignes mélodiques son côté folk, le brassant avec un black métal plus direct et rythmique qui fait mouche. Les morceaux s'avèrent variés et on ne s'ennuie pas du tout pendant trois quarts d'heure. "Normannia" avec ses lignes de basse en avant rappelle furieusement "Les Blessures de l'Ame" de Seth. On peut encore penser à Belenos sur le passage chanté de "Le Paria". Le titre éponyme "Metamorphosis" est simplement excellent avec son refrain "Hurle le vent, Hurle dans le néant" qui se vrille directement dans le cortex. Prenant, mélodique et épique. Le long final au piano de "When the World Overturns" impose la mélancolie d'un monde disparu. Et l'opus se conclut comme je l'aime, par une outro nostalgique d'un glorieux passé.

Le seul bémol de cette album est sa production un peu trop étouffée. Elle ne met hélas pas en valeur les voix claires qui se retrouvent perdues dans le lointain. Si l'effet "paumé dans la brume" peut séduire, il est dommage de se priver de ces effets de voix très réussis, d'autant plus que les autres chants sont bien mis en avant. Toutefois le son ne gâche pas totalement le plaisir et colle à l'interprétation impeccable et "organique" des titres.

"Les Funérailles du monde peuvent enfin s'achever" sur ce premier album d'Angmar. S'il n'est pas exempt de défauts, ses qualités priment et en font un album que je ne peux que recommander. Avec un peu de bol, vous pourrez même vous procurer l'édition digipack numérotée.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 14268