Amis du métal, forces vives de l’ombre, fidèles de l’obscur, voici l’album rêvé pour laisser libre cours à vos sentiments de haine, et de souffrance pour celui qui s’enquillerait l’album en entier. Pourquoi ? Tout simplement parce que pour vous qui êtes familiers des productions diaboliques ceci doit représenter à quelques détails près la vison de l’enfer musical. Mais qu’est ce qui leur a pris chez nuclear blast de signer ce projet ? Voir un des plus gros label métal ouvrir la porte aux titres cucul la praline d’Angelzoom a de quoi surprendre.
Ok, l’instigatrice du projet : Claudia Uhle n’est pas une inconnue puisqu’elle sévissait auparavant avant dans le groupe X-perience. Mais de non de non ! Rien ne justifie la signature de cet album solo sur le label métal par excellence. Qu’il n’y ait pas de guitares, c’est un fait, mais de nombreux groupes ont prouvé qu’elles n’étaient pas nécessaires dans la forme pour mériter l’appartenance à la confrérie métallique sur le fond. Ici on n’a ni l’un ni l’autre. On a juste une soupe de synthés racoleurs mélangés à des violons soporifiques (je crois malheureusement que c’est Apocalyptica qui s’en est chargé), le tout survolé par la voix angélique de Claudia renforcée de temps à autres par quelques chœurs.
Donc oui, la dame chante bien et la production est énorme mais ce n’est guère suffisant, surtout lorsque chaque note transpire la niaiserie (écoutez le piano sur l’intro de « boucing shadows ») au point de parfois transformer les chansons en mauvaises imitations de chant de noel « Otium » « Christmas dreams », de musique d’ascenseur : le court instrumental « Falling leaves » ; ou de berceuse : quasiment tout le reste C’est à la fois sirupeux et langoureux avec de temps en temps des moments moins joyeux que les autres, histoire de s’acheter une légitimité auprès des gothiques que l’on retrouvait dans c’est mon choix : l’intro de « guardian angel » fera l’affaire avec son bruit de tonnerre et ses tintements de cloches ! A noter également un petit passage de musique baroque sur « lights » complètement décalé. Afin de coller au mieux à l’actualité, on retrouve de ci de là quelques éléments électroniques, bien plus proches de jean michel jarre que du Theatre of tragedy des deux derniers albums qui en comparaison passe pour un groupe de terroristes sonores. Il faut attendre le neuvième titre « fairyland » pour trouver quelque chose de plus énervé qui paradoxalement fera le hit radio incontournable. Le clip est déjà prêt et fera mouche à coup sûr sur les chaînes allemandes qui le diffuseront. Mais attention, ce titre à la fois pop et entraînant n’est pas du tout représentatif du reste de l’album, qualifiable de soporifique.
J’ai peut être, sûrement même, la main lourde. En fait je m’attendais à ressentir quelque chose en écoutant ce disque, comme ce peut être le cas lorsque j’écoute la divine prêtresse d’Hagalaz Runedance. Les instruments mis à disposition sont les mêmes : des synthés et une très belle voix. L’une nous offre un voyage dans la culture nordique et les rites païens, l’autre nous catapulte au mieux sur un nuage cotonneux, entouré d’anges roses joufflus les fesses à l’air. Imaginez ma déception . S’il vous plaît monsieur nuclear blast, enlevez l’étiquette dark ambient de ce projet et avouez simplement la manœuvre commerciale consistant à essayer de récupérer la ménagère de moins de cinquante ans en mal de « musique sombre ».


Rédigé par : dark tranquilou | 04/20 | Nb de lectures : 9070