AND THEN WE FALL - Soul Deserts (Ethereal Sound) - 15/05/2014 @ 07h54
« Du bon son brut pour les portos »
Il est certain qu’avec ce genre d’accroche, je pourrais vous amener à croire que « And Then we fall » est, je ne sais pas moi, un groupe de Doom originaire de Sabugal, un duo de Deatheux Industriels venant d’Albufeira où un « one man band » Black/thrash de Foios… mais cela serait bien évidemment assez éloigné de ce que propose ce quatuor venu du Portugal. Si je pense que très souvent, l’environnement à un impact déterminant dans le développement des individus, l’écoute de « Soul Desert » de « And then we fall » vient corroborer de façon solide cette théorie. En effet, j’ai toujours trouvé (pour connaitre un peu le pays) que le Portugal était un pays musicalement assez fidèle à ce qu’il à toujours aimé tout en ayant un certain goût pour l’exploration. Du coup, de la rythmique « double pompe » de la fin d’« Ancient Ruins » aux flûtes, djembés et chœurs lyriques de « Despertar » le groupe passe de la froideur des eaux profondes d’une mer glacée à la clarté d’un champ désertique sur des hauts massifs montagneux. Le Portugal terre de contraste ? « And then we fall » aussi…
En bons aventuriers amoureux de leurs terres, les musiciens de « And Then we fall » se payent un sacré gueuleton musical en passant du blues roots de « All the pain inside » aux élans gothico/rock de « Vultures ». Toujours très mélodiques et souvent mélancoliques (le titre « Run away » est à ce niveau là très immersif), le groupe propose une musique rock paradoxalement très en lien avec le caractère fragile et doux de ses lignes vocales. La noirceur n’est jamais complètement opaque, la joie n’est jamais vraiment totale.
Un titre comme « Ancien Ruins » par exemple montre en quelques minutes tout ce que le groupe va vous proposer au long des dix chansons de l’album. Une mélodie mineure accompagnée de la voix suave de la chanteuse Susana Correira, elle-même soutenue par un quatuor d’instrumentistes qui la jouent bien rugueux et dodus en se plantant solidement sur leurs appuis.
Si la basse/batterie enquille avec efficacité, la guitare est elle beaucoup plus subtile puisqu’elle propose des arpèges délicats, complétés qu’ils sont par des lignes de claviers rappelant étrangement les plans de Flake dans RAMMSTEIN.
Chantant à la fois en Anglais, en Espagnol et en Portugais, Susana Correira module entre sa voix grave et des envolées beaucoup plus aiguës où elle tutoie le lyrique dans une approche faisant penser a une rencontre houleuse entre THE CRANBERRIES et MADREDEUS (le lien avec le groupe de fado est particulièrement manifeste sur « Despertar »).
Si les premières écoutes peuvent parfois déconcerter, plus on découvre le groupe et plus il prend de l’envergure. Les divers éléments musicaux évoqués plus haut éloignent le groupes des rivages barbants des combos qui squattent la varietoche/lyrique, « And Then We fall » ne la jouant pas Metal à chanteuse ou je ne sais quoi d’autre.
En prenant le soin de bien développer ses ambiances (que cela soit d’ailleurs dans la force ou la douceur) ATWF fait quelques œillades au Goth rock… l’incursion d’une voix masculine grave et parlée sur « Until the morning comes » faisant penser à ce qu’a pu faire PARADISE LOST avec un morceau comme "Christendom".
Les limites viendront parfois de la chanteuse Mlle Correira. Sur la fin de « Vultures » par exemple, elle pousse des « Hey, hey, hey ! » à la limite du ridicule pendant qu’un de ses collègues crie « Vultures ! Vultures ! » dans le lointain comme s’il était enregistré à l’autre bout de la pièce. Parfois un peu à l’arrache sur certain passages, elle est heureusement pertinente 90% du temps.
Pour tout le reste, cet album est à conseillé à tout ceux qui se sentent concernés par toutes les influences que j’ai cité plus haut ou pour tout ceux qui veulent se reposer les oreilles après écoute du dernier ABORTED.
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Il est certain qu’avec ce genre d’accroche, je pourrais vous amener à croire que « And Then we fall » est, je ne sais pas moi, un groupe de Doom originaire de Sabugal, un duo de Deatheux Industriels venant d’Albufeira où un « one man band » Black/thrash de Foios… mais cela serait bien évidemment assez éloigné de ce que propose ce quatuor venu du Portugal. Si je pense que très souvent, l’environnement à un impact déterminant dans le développement des individus, l’écoute de « Soul Desert » de « And then we fall » vient corroborer de façon solide cette théorie. En effet, j’ai toujours trouvé (pour connaitre un peu le pays) que le Portugal était un pays musicalement assez fidèle à ce qu’il à toujours aimé tout en ayant un certain goût pour l’exploration. Du coup, de la rythmique « double pompe » de la fin d’« Ancient Ruins » aux flûtes, djembés et chœurs lyriques de « Despertar » le groupe passe de la froideur des eaux profondes d’une mer glacée à la clarté d’un champ désertique sur des hauts massifs montagneux. Le Portugal terre de contraste ? « And then we fall » aussi…
En bons aventuriers amoureux de leurs terres, les musiciens de « And Then we fall » se payent un sacré gueuleton musical en passant du blues roots de « All the pain inside » aux élans gothico/rock de « Vultures ». Toujours très mélodiques et souvent mélancoliques (le titre « Run away » est à ce niveau là très immersif), le groupe propose une musique rock paradoxalement très en lien avec le caractère fragile et doux de ses lignes vocales. La noirceur n’est jamais complètement opaque, la joie n’est jamais vraiment totale.
Un titre comme « Ancien Ruins » par exemple montre en quelques minutes tout ce que le groupe va vous proposer au long des dix chansons de l’album. Une mélodie mineure accompagnée de la voix suave de la chanteuse Susana Correira, elle-même soutenue par un quatuor d’instrumentistes qui la jouent bien rugueux et dodus en se plantant solidement sur leurs appuis.
Si la basse/batterie enquille avec efficacité, la guitare est elle beaucoup plus subtile puisqu’elle propose des arpèges délicats, complétés qu’ils sont par des lignes de claviers rappelant étrangement les plans de Flake dans RAMMSTEIN.
Chantant à la fois en Anglais, en Espagnol et en Portugais, Susana Correira module entre sa voix grave et des envolées beaucoup plus aiguës où elle tutoie le lyrique dans une approche faisant penser a une rencontre houleuse entre THE CRANBERRIES et MADREDEUS (le lien avec le groupe de fado est particulièrement manifeste sur « Despertar »).
Si les premières écoutes peuvent parfois déconcerter, plus on découvre le groupe et plus il prend de l’envergure. Les divers éléments musicaux évoqués plus haut éloignent le groupes des rivages barbants des combos qui squattent la varietoche/lyrique, « And Then We fall » ne la jouant pas Metal à chanteuse ou je ne sais quoi d’autre.
En prenant le soin de bien développer ses ambiances (que cela soit d’ailleurs dans la force ou la douceur) ATWF fait quelques œillades au Goth rock… l’incursion d’une voix masculine grave et parlée sur « Until the morning comes » faisant penser à ce qu’a pu faire PARADISE LOST avec un morceau comme "Christendom".
Les limites viendront parfois de la chanteuse Mlle Correira. Sur la fin de « Vultures » par exemple, elle pousse des « Hey, hey, hey ! » à la limite du ridicule pendant qu’un de ses collègues crie « Vultures ! Vultures ! » dans le lointain comme s’il était enregistré à l’autre bout de la pièce. Parfois un peu à l’arrache sur certain passages, elle est heureusement pertinente 90% du temps.
Pour tout le reste, cet album est à conseillé à tout ceux qui se sentent concernés par toutes les influences que j’ai cité plus haut ou pour tout ceux qui veulent se reposer les oreilles après écoute du dernier ABORTED.
Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12076