Andromeda n’est pas encore considéré comme une référence mais son apparition surprise sur la scène il y a 5 ans et la qualité de ses productions sont tout autant d’arguments qui plaident pour une future place parmi le gratin, une place qui ne sera pas usurpée. En tout cas dans les esprits et les cœurs, c’est déjà fait.

En trois albums seulement, tous frappés d’une identité forte et d’une marge de progression spectaculaire, le quintet scandinave a su imposer une vision fraîche du métal progressif tel que nous le propose les cadors en la matière. Il possède évidemment les outils communs à la pratique de cette exigeante discipline mais il ajoute des qualités propres à sa jeunesse : il est fougueux, culotté, surdoué techniquement, arrangeur hors pair et ciseleur de mélodies mémorables au sein de pièces complexes, détenteur d’une puissance de feu dévastatrice et d’une énergie à toute épreuve.

Ce Playing Off The Board bien nommé est le résultat d’une tournée européenne où le groupe a enfin pu démontrer son savoir faire en tête d’affiche et non en première partie tronquée ou à la sauvette dans un festival quelconque perdu au milieu d’une foultitude d’autres groupes. Ce concert est enregistré en Pologne et produit par Metal Mind Production.

Ce qui choque (et le mot est pesé) c’est le cadre dans lequel se déroule le set. En pleine contradiction avec l’énergie déployée et la musique proposée, l’ambiance feutrée, « plan plan » d’une salle type opéra Garnier nuit à la prestation du groupe qui pourtant se démène comme il peut pour mettre le feu. De plus, l’assistance semble avoir été conviée sans savoir exactement quel spectacle il allait découvrir. Témoin l’attitude de la foule sagement assise et qui « clap » poliment, sans effusion, déchaînement ou enthousiasme à la fin de chaque morceau.

Autre bizarrerie, le nombre de cheveux gris assis sur le côté droit devant la scène et qui semblent se demander ce qu’il font là. Qui sont-ils ? Des pontes de la nomenklatura locale ? Des huiles de Metal Mind ? Des papys qui accompagnent leurs petits enfants au concert ? Bref, ce n’est pas rendre justice à Andromeda que de lui infliger pareil auditoire surtout s’il ne sert que de fond d’écran.

Reste que le groupe lui n’en a cure (du moins on le suppose) et délivre un set parfait. Chaque album est représenté avec 4 titres chacun. Les indispensables ou les incontournables sont bien présents comme Periscope, Mirages, Two is One, Encyclopedia ou Eclipse. En fait 4 titres de chacun des 3 albums. Certains regretteront l’absence de Extension Of The Wish, titre éponyme marquant du premier album.

Chaque musicien est un modèle d’exécution. Mention spéciale au guitariste Johan Reinholdz qui démontre tout la panoplie de son talent. Satisfaction et confirmation, le chanteur David Fremberg à la voix puissante apporte une dimension quasi cataclysmique et je rigole intérieurement en imaginant la tronche des assistants peu habitués à ces manifestations vocales en dehors de leur sphère. Non, Reinholdz n’est pas Nathalie Dessay.

Pour ce qui est de la qualité technique de l’objet aucune inquiétude à avoir, c’est du tout bon. Bien sûr Andromeda ne dispose pas des moyens faramineux de Dream Theater mais, malgré ça, il ne s’en sort pas trop mal. Le son en 5.1 est excellent et s’il n’y a pas 15 caméras pour filmer en même temps les solos du guitariste, les reprises du batteur ou le roadie affecté au café qui se gratte les couilles, les prises de vue sont suffisamment bien agencées pour nous permettre d’apprécier la qualité intrinsèque de chaque protagoniste. Seul regret, la fixette du caméraman sur le clavier ou le bassiste alors que « l’action » est ailleurs, sur la guitare notamment.

Du côté des bonus, les Suédois ne sont pas avares : au menu, interview de Fremberg et Reinholdz qui nous parlent de leurs débuts et de leurs influences. Suivent 3 petits films de tournées antérieures pour environ une heure.

La sortie du premier DVD du groupe de métal prog suédois est l’occasion de regretter que d’autres formations de la même famille n’aient pas encore sauté le pas. Pourquoi en effet en 2007 des groupes comme Vanden Plas, Wolverine ou Symphony X n’ont toujours pas de concerts filmés disponibles à offrir à leurs fans ? L’argument économique ne tient pas la route quand on considère le peu de moyens dont a disposé Andromeda eu égard à la qualité de l’objet présenté. Ces groupes ayant pignon sur rue n’ignorent pas que le DVD est le complément idéal (indispensable ?) à toute bonne discographie qui se respecte. A bon entendeur…


01. Periscope
02. Mirages
03. In The Deepest Of Waters
04. Two Is One
05. The Hidden Riddle
06. Chameleon Carneval
07. Inner Circle
08. Eclipse
09. In The End
10. Encyclopedia
11. Reaching Deep Within
12. The Words Unspoken
13. Bonus:interviews, Films De Tournée, Gallerie Photos, Titres Live, Biographie, Discographie


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 10447