En attendant une hypothétique reformation de Angra avec Dédé Matos (ce qui actuellement ne semble plus être impossible), le chanteur brésilien continue tranquillement de dérouler sa carrière solo, puisque sa 3ème production, « The Turn of the Lights » a vu le jour l'année dernière. Le line-up a évolué depuis le précédent album (« Mentalize », sorti en 2009), puisque le jeune Eloy Casagrande ne fait plus partie de la formation (il est aujourd’hui le cogneur de Sepultura). Le bassiste Bruno Ladislaus a quant à lui, pris la place de Luis Mariutti (un ex...Angra et aussi Shaman, groupe dans lequel Matos a joué entre 2000 et 2006).

Même si il n'a plus la fraîcheur et la fougue d'il y' a 20 ans, Mr. Matos est aujourd'hui encore un bien bon chanteur ; à vrai dire, je prends plus de plaisir à écouter son 3ème album solo, que la dernière production de Angra...le bonhomme a effectivement de beaux restes en alignant des envolées lyriques et des lignes de chant, souvent de qualité. Musicalement, Matos n'est pas entouré de manchots, même si il faut bien avouer que les parties instrumentales ne sont pas aussi riches et denses que celles qui font partie des gènes de Angra (merci messieurs Loureiro, Bittencourt ou encore Mariutti).

Qu'importe, « The Turn of the Lights » n'est pas dépourvu en titres intéressants, je pense notamment au 'single', « Course of Life », rapide et animé, qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de... Angra. La pièce mélodique et raffinée qu'est « Gaza », obtient aussi mes faveurs, Matos y est touchant et sa voix se marrie parfaitement aux nappes atmosphériques qui servent de trame sonore...Un peu plus loin, « On Your Own » a lui carrément des faux-airs de Pink Floyd ! Un titre plus en retenu et en ambiance, loin d'être inintéressant. D'autant que l'apport du piano vient un peu compenser un refrain mi figue-mi raisin. Le tonique « Oversoul » au riffing digne de Megadeth, se veut être un tout droit, le genre de passage que l'on attend et qui fait du bien par où il passe. Bon le refrain a encore un goût d'inachevé, même si il n'est pas totalement raté...Joli coup aussi le nommé « Light-Years », speed et plein de détermination, et qui en 4 minutes fait vraiment du bien par où il passe.

Il faut bien toutefois s'accorder à dire que l'ensemble de ce 3ème album sonne parfois poussif et a du mal à toujours m'emballer (« Unreplaceable », « White Summit », et même le titre de l'album sont des pistes moyennes). Les musiciens font le job, sans non plus qu'ils abattent un boulot monstre. Ils sont à l'image de cet opus, correct mais pas transcendant. Les soli sont pas mal, mais impossible à comparer avec ceux de Loureiro, tellement il y' a une classe d'écart. Après il y' a toujours cette touche un peu complexe, qui peut donner du fil à retordre à l'auditeur. Sans parler de musique 'progressive', les compositions d'Andre Matos sont un poil plus travaillés et variés, que des compos de heavy traditionnelles. Un aspect dès lors pas évident pour entrer de plein pied dans cet album.

Matos se fend en fin d'album à nouveau d'un titre voix/piano, « Sometimes », très doux et relaxant...en 3'20, ce qui est finalement bien suffisant. Sur la version que j'ai, un seul titre bonus (il y' en a 4 au total sur la version japonaise) ; il s'agit d'une reprise de Radiohead, le titre « Fake Plastic Trees ». Ma foi, pour une fin d'album plus posé, abordant un sujet qui nous concerne tous, j'ai déjà entendu pire (bien que Radiohead ne soit pas vraiment dans mes goûts). Au final, aujourd'hui, je n'attends plus rien d'un gars comme Andre Matos, mais tant que le bonhomme continue de sortir des albums corrects, il n' y a pas raison de le considérer comme enterré...




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 12519