Si, d'après Wikipédia, "Laguz est la vingt-et-unième rune du Futhark (l'alphabet runique des anciens peuples germaniques) et la cinquième de la famille de Tiwaz. Elle est précédée de Mannaz et suivie de Inguz. Elle a donné, par exemple, le mot Lagoon", c'est surtout pour nous - horde de métalleux qui mangeons des bébés au p'tit déj, buvons du sang de vierges et vénérons la fête de l'Enfer (d'après Christine Boutin et ses amis) - le nouvel album d'ANCIENT RITES. Qui, d'après Metal Archives, est le sixième album de ce groupe belge fondé en 1988 et arrive neuf ans (enfin !!) après "Rubicon".

Marchant directement dans les pas de son prédécesseur et de l'album qui marqua une rupture stylistique importante pour ANCIENT RITES ("Dim Carcosa", sorti en 2001 chez Hammerheart), "Laguz" contient aujourd'hui tous les éléments déjà présents sur ces deux derniers disques. A savoir une intro et outro grandiloquentes, des arrangements symphoniques chiadés, une voix théâtrale, des chorus mélodiques, un son personnel et original (concocté par Christian Moos, plus connu pour être le batteur du groupe rock progressif EVERON), des titres aux structures progressives, un concept et des paroles parlant de l'Histoire (après Carcassonne et Jules César, c'est l'Antiquité qui est ici mise en avant).
Vous l'aurez compris, ici aucune prise de risque inutile mais plutôt un album qui consolide ce que le groupe belge a mis en oeuvre depuis près de 15 ans.

Débutant par "Golden Path to Samarkand", cette intro au piano, synthé et guitare sèche permet de faire non seulement un clin d'oeil au thème de "Dim Carcosa" tout en exposant le thème musical de "Laguz" (méthode ayant déjà fait ses preuves sur "Rubicon"), celui-ci restant dans un esprit médiéval tout en incorporant quelques touches orientales - Samarcande est une ville d'Ouzbékistan connue pour être l'un des lieux les plus importants de la Route de la Soie -, avant de plonger directement dans le vif du sujet avec "Cathargo Delenda Est".
Et là, on retrouve un son familier : un Metal majoritairement rapide réhaussé par des orchestrations riches où les guitaristes s'en donnent à coeur joie avec ces petites enluminures dispersées de-ci de-là sur lequel vient se poser la voix de Gunther Theys (le taulier depuis 1988) qui déclame ses textes à la manière d'un acteur shakespearien. Tout le monde n'aimera pas mais c'est une donnée essentielle du son d'ANCIENT RITES, et c'est aussi ce qui en fait un groupe unique.
La suite de l'album n'est pas en reste : le rapide "Under the Sign of Laguz", "Legio V Alandae" et ses mélodies virevoltantes, "Umbra Sumus (We Are Shadows)" avec son ambiance un peu plus sombre et son solo magnifique concluant le titre (qui contient quelques relents mélodiques hérités de "Dim Carcosa), le plus posé "Frankenland" et enfin la traditionnelle conclusion avec voix déclamée et ambiance moyenâgeuse au rendez vous.

Bref, un album dans le plus pur style des dernières sorties qui fait très largement penser à leur chef-d'oeuvre "Dim Carcosa" et qui a le mérite de relever un peu le niveau suite à un "Rubicon" un peu décevant.
Pour tous ceux qui souhaiteraient se coller dans les oreilles un album de Black sophistiqué, symphonique, historique, original, personnel et riche, n'hésitez pas, celui-ci est vivement recommandé. Et même si il n'y aucune surprise et que l'attente fût longue entre "Rubicon" et "Laguz", cet album arrive encore à sortir du lot par l'opulence musicale ici proposée.
Encore un bien beau joyau de la part du plus ancien groupe de Black Metal belge que l'on espère voir remettre le couvert rapidement sans pour attendre presque une décennie entre deux sorties.




Rédigé par : Youpimatin | 15/20 | Nb de lectures : 10005