ANCIENT CREATION - Evolution Bound (Melissa/Underclass) - 17/02/2009 @ 09h12
A la vue de la (magnifique) pochette, représentant Lune, déchainement de la nature, pyramides et désert, des noms Ancient Creation et "Evolution Bound", et du fait que le CD passe entre mes mains, je m’attendais à un Power Metal tirant un peu sur le Thrash, quelque chose situé entre GAMMA RAY et ICED EARTH (qui ont tous deux partagé le mélange folklore égyptien et un peu futuriste, au moins dans leurs artworks).
Si les 5 Américains (Missouri, Kansas City) pratiquent bien du Power Metal, ce n’est pas la variante européenne mais bien l’américaine, beaucoup plus agressive. Depuis leur formation en 2003, cela leur a entre autres permis d’ouvrir pour METAL CHURCH ou LACUNA COIL. "Evolution Bound" est le premier album du groupe (reprise d’une démo autoproduite et enrichie).
Passé la surprise du style inattendu, on constate que les deux premiers morceaux ne s’éloignent finalement pas tant que ça d’un ICED EARTH de l’époque "Something Wicked…" avec un côté Power-Thrash, particulièrement dans les rythmiques et les parties vocales claires. Tout comme pour les titres suivants, la structure reste simple puisque basée sur un nombre faible de parties différentes imbriquées selon une structure plutôt aléatoire.
La production est particulièrement brouillonne pour ce qui est des guitares, heureusement compensée par une basse assez présente et une voix bien servie (qui a par ailleurs sa petite personnalité).
La voie est dégagée, l’album va pouvoir commencer à se dérouler…
"Carrion – The Horde" est un morceau plutôt long, possédant une progression : intro dans un style death classique qui annonce une flambée de violence, et qui retombe immédiatement dans une sorte de ballade/slow étrange, elle-même suivie par une accélération de tempo sur lequel vient se greffer un riff, euh… très léger, frivole, qui pourrait convenir pour faire une mélodie Pagan, on verrait presque un léprechaun violoniste l’interpréter, c’est assez singulier. Le reste du morceau est construit autour d’une alternance Pagan/Death mélo façon SOILWORK (qui voit par ailleurs l’arrivée d’un anecdotique grunt). Cela ne justifie pas 7 minutes 30 cependant.
A partir de "Carrion" (compris), on a une montée dans un style de plus en plus « extrême », d’un Thrash modéré à un Death mélo (ou pas) tirant parfois sur la glauquité du doom pour le morceau "Spirit of Darkness", 5ème piste d’un album en comptant 9.
Arrivé là, on atteint l’apogée de l’album : le titre le plus violent, et également le moins répétitif, le plus accrocheur. On en vient à se demander pourquoi les mecs n’officient pas carrément dans le Death sans fioriture, ils semblent s’y sentir bien plus à l’aise (sans que ce soit extraordinaire, ça tient tout à fait debout).
Le morceau est constitué de passages assez lents et sombres couplés et accélérations rythmiques et dynamiques, explosion après le calme angoissant (toute proportion gardée évidemment : pour le VSeur moyen, cela reste gentillet).
On ne ressortira plus du style death par la suite, en tout cas pas avant la conclusion de l’album. Une intro accoustique sur "Heritage" sera la seule partie plus mollassonne.
Cependant, le ton s’adoucit progressivement jusqu’au dernier morceau.
"Evolution Bound", piste ultime et éponyme : death mélo à l’intro pour finir en power à l’européenne, plus calme encore que l’album n’avait commencé, lorgnant encore une fois du côté de Jon Schaffer (oui je sais ils ne sont pas européens, mais ça n’empêche). Le morceau en lui-même a une évolution très progressive, et représente en quelque sorte à lui tout seul toute la décrue de violence depuis "Spirit of Darkness". Véritable résumé de l’album, il prouve que le groupe est capable de mélanger les genres quand il montre de la bonne volonté.
Ancient Creation semble ne pas savoir à quelle taverne consommer, et décide donc de mélanger toutes ses influences sur un même album. Si les pistes s’en trouvent appauvries et assez fades, la progression du skeud sert à merveille les deux morceaux phares que sont "Evolution Bound" et "Spirit of Darkness", les deux extrêmes. "Carrion – The Horde", n’est quant à elle pas à négliger, car surprenante pour son melting pot métallique. Les Américains ne sont donc pas mauvais lorsqu’ils traitent les différents styles à part, mais cette indécision, ou bien ce choix de diversité finalement cohérent, apporte un manque d’originalité des morceaux pris séparément et ce même si l’idée de montée et descente de l’extrême est bonne.
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Si les 5 Américains (Missouri, Kansas City) pratiquent bien du Power Metal, ce n’est pas la variante européenne mais bien l’américaine, beaucoup plus agressive. Depuis leur formation en 2003, cela leur a entre autres permis d’ouvrir pour METAL CHURCH ou LACUNA COIL. "Evolution Bound" est le premier album du groupe (reprise d’une démo autoproduite et enrichie).
Passé la surprise du style inattendu, on constate que les deux premiers morceaux ne s’éloignent finalement pas tant que ça d’un ICED EARTH de l’époque "Something Wicked…" avec un côté Power-Thrash, particulièrement dans les rythmiques et les parties vocales claires. Tout comme pour les titres suivants, la structure reste simple puisque basée sur un nombre faible de parties différentes imbriquées selon une structure plutôt aléatoire.
La production est particulièrement brouillonne pour ce qui est des guitares, heureusement compensée par une basse assez présente et une voix bien servie (qui a par ailleurs sa petite personnalité).
La voie est dégagée, l’album va pouvoir commencer à se dérouler…
"Carrion – The Horde" est un morceau plutôt long, possédant une progression : intro dans un style death classique qui annonce une flambée de violence, et qui retombe immédiatement dans une sorte de ballade/slow étrange, elle-même suivie par une accélération de tempo sur lequel vient se greffer un riff, euh… très léger, frivole, qui pourrait convenir pour faire une mélodie Pagan, on verrait presque un léprechaun violoniste l’interpréter, c’est assez singulier. Le reste du morceau est construit autour d’une alternance Pagan/Death mélo façon SOILWORK (qui voit par ailleurs l’arrivée d’un anecdotique grunt). Cela ne justifie pas 7 minutes 30 cependant.
A partir de "Carrion" (compris), on a une montée dans un style de plus en plus « extrême », d’un Thrash modéré à un Death mélo (ou pas) tirant parfois sur la glauquité du doom pour le morceau "Spirit of Darkness", 5ème piste d’un album en comptant 9.
Arrivé là, on atteint l’apogée de l’album : le titre le plus violent, et également le moins répétitif, le plus accrocheur. On en vient à se demander pourquoi les mecs n’officient pas carrément dans le Death sans fioriture, ils semblent s’y sentir bien plus à l’aise (sans que ce soit extraordinaire, ça tient tout à fait debout).
Le morceau est constitué de passages assez lents et sombres couplés et accélérations rythmiques et dynamiques, explosion après le calme angoissant (toute proportion gardée évidemment : pour le VSeur moyen, cela reste gentillet).
On ne ressortira plus du style death par la suite, en tout cas pas avant la conclusion de l’album. Une intro accoustique sur "Heritage" sera la seule partie plus mollassonne.
Cependant, le ton s’adoucit progressivement jusqu’au dernier morceau.
"Evolution Bound", piste ultime et éponyme : death mélo à l’intro pour finir en power à l’européenne, plus calme encore que l’album n’avait commencé, lorgnant encore une fois du côté de Jon Schaffer (oui je sais ils ne sont pas européens, mais ça n’empêche). Le morceau en lui-même a une évolution très progressive, et représente en quelque sorte à lui tout seul toute la décrue de violence depuis "Spirit of Darkness". Véritable résumé de l’album, il prouve que le groupe est capable de mélanger les genres quand il montre de la bonne volonté.
Ancient Creation semble ne pas savoir à quelle taverne consommer, et décide donc de mélanger toutes ses influences sur un même album. Si les pistes s’en trouvent appauvries et assez fades, la progression du skeud sert à merveille les deux morceaux phares que sont "Evolution Bound" et "Spirit of Darkness", les deux extrêmes. "Carrion – The Horde", n’est quant à elle pas à négliger, car surprenante pour son melting pot métallique. Les Américains ne sont donc pas mauvais lorsqu’ils traitent les différents styles à part, mais cette indécision, ou bien ce choix de diversité finalement cohérent, apporte un manque d’originalité des morceaux pris séparément et ce même si l’idée de montée et descente de l’extrême est bonne.
Rédigé par : Saru | 13/20 | Nb de lectures : 10234