Allez, ça fait un petit moment qu'on n'a pas sorti un truc du chapeau en assimilé pagan (à ne pas confondre avec le simili cuir, réservé aux fans de Manowar). Et c'est encore le label russe Sound Age Productions qui m'étonne. Trois ans après la bombe Vo Slavu Velikim d'Arkona, les Moscovites ont dégainé l'année dernière le dernier album de la formation slovaque Ancestral Volkhves. Il s'agit du second opus de la bande, quatre ans après Son o Iriyi (sorti en 2004, si vous avez tout bien suivi). Et pour finir de vous embrouiller, sachez que l'enregistrement date de l'année avant la sortie de l'album (le second, donc le sujet de cette chronique). Bon, c'est qui Ancestral Volkhves?

Le quartet pratique un black/pagan tonique à la gloire de je ne sais pas qui, ne bitant pas un mot de slovaque. Résolument agressif, Ancestral Machin envoie du lead mélodique sur ses trémolos furibards, donnant à ses assauts un air de Kampfar joué en 78 tours. Les Slovaques sonnent comme un groupe russe déchaîné qui n'arriverait pas à débrancher son batteur parti dans un blast épileptique. Jusque-là, ça envoie très bien, mais il manque le petit truc pour faire monter le groupe en première division.

Et le moment magique débarque dès le troisième titre, l'éponyme "Perun do Vas!!!". Un chant clair mâle intervient tout d'abord, avant qu'un break ne fasse rebondir une rythmique sur fond de double et que ne se mette à hurler... Masha!! La vocaliste d'Arkona catapulte à elle toute seule l'album d'Ancestral Volkhves deux catégories au-dessus dès sa première intervention en voix claire. Vi, "première" car il y en a plusieurs. La belle reviendra donner un gros coup de voix sur l'excellent "Slavorozhdenje" et sur le final de "My Slavjane!!!". A partir du titre éponyme, Ancestral Volkhves délaisse un moment l'agression brute qui nous a immergés dans l'album, pour accuser une légère baisse de régime après l'énorme impact de "Perun do Vas!!!". Mais le batteur se remet en ordre de marche dès "Runbaja" et le mélange entre les blasts et les mélodies reprend le dessus.

Jouant de l'alternance entre rentre-dedans et mélodies, armé d'une exécution sans faille (jusqu'à la très bonne voix claire du chanteur) et d'une production agressive, Ancestral Volkhves signe un album brut de fonderie, mais très intense. Un de ces albums où on headbangue en serrant les dents et le poing, pris dans la vigueur des riffs. On s'imagine sans peine couvert d'une peau de bête, narguant d'un cri féroce l'immensité de l'armée ennemie au pied de la colline. Même si la magie de l'instrumentation traditionnelle est ici absente (hormis un p'tit coup de pipeau), je regrette que le dernier Arkona n'ait pas envoyé le bousin aussi intensément. Si, arrivé à ce stade de la chronique, vos cuisses sont moites d'excitation, c'est le signe qu'il va falloir vous dégoter cet album d'urgence.


Rédigé par : Prince de Lu | 17,5/20 | Nb de lectures : 11992