ANCALAGON - First Age : Entering Legenda (Nihil Voces Productions/Adipocere) - 15/11/2002 @ 09h00
Il est révolu le temps des complexes. A présent il n'est plus un secret pour quiconque que le pays du black metal, c'est la France ! Vous allez voir que d'ici peu nos campagnes vont se muer en éternelle toundra givrée, que des fjords aux eaux limpides et miroitantes constellées d'icebergs vont se former un peu partout sur notre territoire, et que rennes et loups reprendront possession de nos forêts. Ce jour là, nul doute que les labels dominants tourneront un regard avide vers notre belle contrée, et alors peut-être qu'un groupe comme Ancalagon aura droit à une pleine page promotionnelle en quatrième de couverture de Hard'N'Heavy... au lieu d'un humble flyer tri-volet et monochrome en guise d'un livret que Nihil Voces Productions n'est apparemment pas en mesure de leur octroyer. Ce qui n'est pas le débat du jour. L'important, c'est que pour leur entrée en matière, Ancalagon déboulent avec ce qui aurait du être le troisième album d'Himinbjorg si ces derniers n'avaient pas évolué vers quelque chose de plus souple. Seulement, là où pour Himinbjorg on aurait évoqué une stagnation, pour Ancalagon on ne peut que s'incliner devant des débuts qui concilient qualité, inspiration et pugnacité. Après une intro soft pleine de tact et d'un feeling " nordique " qui ne peut laisser insensible, la porte est comme il se doit ouverte pour laisser s'engouffrer la tempête. Comme tout bon album de black de tradition païenne, " First Age : Entering Legenda " dispose d'une artillerie instrumentale fauve et véloce dont la force réside plus dans la masse compacte et insidieuse qu'elle forme que dans une agression totale et immédiate. Les mélodies sont portées sur de longues distances, la plupart dénudant par leurs chaînes de notes amères un caractère plus glacial que simplement guerrier. Si le cadre dans lequel se meut la musique d'Ancalagon est on ne peut plus commun et exploré par des myriades de groupes depuis une grosse demi-décennie, notre quatuor national n'en apporte pas moins une certaine fraîcheur à travers quelques idées toutes personnelles, telles que des solos fort réussis qui gravitent à des moments clés au-dessus de la bataille comme une levée de cors de guerre annonçant un événement tragique, ou bien de sobres filets de clavier appuyant par exemple une transition importante entre deux chapitres d'un morceau. N'oublions pas de mentionner les indispensables interventions d'une guitare acoustique qui ne se fait pas prier pour broder plusieurs fresques apaisantes généralement bien calées en ouverture ou en arche de voûte sous les tonnerres les plus épiques. Tout cela au service de la conception bien établie que ce type de musique de lignée old-Enslaved transporte au-delà de sa cruauté de façade une somme non négligeable d'éléments spirituels qui lui offrent son côté " flottant " et aussi impénétrable qu'un texte runique à moitié effacé sur un mégalithe ancien. Un atout prépondérant de l'album est que les morceaux possèdent pratiquement toujours une introduction de nature à agripper l'auditeur, en ménageant soit une atmosphère ensorceleuse, soit un démarrage explosif sur un riff rougeoyant comme le fer sous le marteau du forgeron. En théorie donc, Ancalagon s'efforcent de capturer l'attention dès les premières vagues du morceau pour attiser la curiosité de ce qui va se passer ensuite. Le piège fonctionne à merveille et, par bonheur, il ne s'agit pas d'un piège à nigauds, étant donné que le ventre des chansons ressemble à tout sauf à la pièce vide que l'on trouve derrière une porte d'or à la devanture aguichante. Nul doute que de petites bombes de révolte comme " Fara a Vikingu " ou l'étonnant hymne final " The Reason Why " vous feront serrer les poings de rage avec la certitude que le monde entier veut votre perte et qu'il est grand temps d'enfourcher votre noir destrier et d'aller trancher quelques têtes dans le paté de maisons voisin. Sans en arriver là toutefois, dites-vous bien qu'acheter cet album ne serait certainement pas l'idée la plus bête que vous aurez eu cette année.


Rédigé par : Uriel | 13.5/20 | Nb de lectures : 8689




Auteur
Commentaire
Jadawin L.L.
Invité
Posté le: 23/01/2003 à 21h31 - (1940)
Pour moi ANCALAGON est un groupe qui renoue avec les origines du vrai Black Métal.....

Puissant et mélodique, c'est une nouvelle force brute qui déboule sur la scène française ( et j'espère Internationale !!!)...
La Batterie est implacable, les riffs entrent en tête et tournent comme une déferlante surnaturelle que rien ne peut arréter, le Chant est d'une puissance qui ne peut laisser indifférent et qui arrangue les masses guerrières...

ANCALAGON ne peut laisser de mabre... c'est une nouvelle référence que nous offre "First Age: Entering Legenda..."


CET ALBUM EST ABSOLUMENT A ECOUTER


Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker