ANATOMY OF I - Substratum (Red Nautilus) - 25/01/2012 @ 08h29
S'il existe une démarche louable entre toutes dans l'impitoyable monde de la musique, c'est lorsqu'un musicien, particulièrement déterminé à exercer son art, se donne les moyens d'en extraire le meilleur pour nous le délivrer avec une impétuosité pleine d'audace.

Et il n'est pas à douter une seconde que Michael Dorrian, leader tentaculaire à l'origine de ce nouveau projet, fait partie de cette caste de zicos ambitieux qui ne rechignent pas à la tâche quand il s'agit de faire les choses en grand.

Si le nom de ce groupe, pas plus que celui de son géniteur ne vous sont pas familier, il n'en sera pas de même pour les autres protagonistes qui viennent composer ce trio. S'entourant de Steve Di Giorgio et de Dirk Verbeuren, deux musiciens émérites au CV long comme un film d'auteur albanais sans sous-titres, le père Dorrian n'a pas lésiné sur les moyens pour propulser son groupe et créer un petit buzz.

Avec une telle distribution, on serait tenté de voir dans ANATOMY OF I un énième projet monté de toutes pièces dans l'hypothétique dessein d'arrondir les fins de mois ou de prendre du bon temps entre potes en périodes creuses. Que nenni perfides mal-pensants que vous êtes car le boss et instigateur de la bête c'est bien Michael Dorrian auteur, compositeur, guitariste et chanteur de ce premier rejeton. Et Satan sait qu'il a dû bosser dur sur sa copie pour accoucher de ce « Substratum ».

Le créneau de Dorrian, c'est le death technique et progressif ; celui qui fait la part belle à la virtuosité des musiciens, qui nous offre la plupart du temps de splendides joutes instrumentales propices à coller des méningites aux non-initiés tentant de décortiquer la chose. Et dans le genre, on est plutôt pas mal servi avec les dix titres de cette galette. En effet Michael Dorrian nous a ici brodé des trames de guitares particulièrement riches et sophistiquées. Car si l'on peut se délecter du velours de la fretless de Di Giorgio ou des prouesses rythmiques de notre bon vieux Dirk national, les véritables stars mises en avant dans le mixage de l'album restent indiscutablement des guitares particulièrement volubiles mises en valeur dans un écrin rythmique irréprochable de talent.

Si la base death/prog imprégnée de gimmicks jazzy est solide, les incursions vers d'autres genres comme le thrash ou le heavy metal sont manifestes. On ne manquera pas de noter également un pointe de black metal principalement synthétisée dans les vociférations d'un chant monocorde. Accélérations, solis prodigieux, hyperboles guitaristiques, trames étoffés et multiples, une solide production épaulée par Simone Mularoni (EMPYRIOS, DGM) bref, tous les ingrédients inhérents au genre sont présents pour aboutir à une œuvre de choix.

Difficile de continuer cet article sans évoquer l'influence majeure qui semble avoir guidée les accords de Dorrian dans l'élaboration de son « Substratum ». A l'évidence, notre Batave a été longuement bercé par les riffs des derniers albums de DEATH. Cela se retrouve non seulement dans le style, dans le chant mais également dans un concept à portée philosophique comme en témoigne le titre même de l'album.

Hélas, n'est pas Chuck Schuldiner qui veut et ANATOMY OF I ne se distingue pas du lot malgré une virtuosité n'ayant rien d'anecdotique. Après moult écoutes il ne ressort que peu d'intérêt d'un disque qui manque cruellement de ce fameux feeling qui faisait tout le succès de DEATH. Que dire également des horripilants glapissement black ratés et qui torpillent littéralement l'album. Le groupe y aurait certainement gagné en s'assurant les services un véritable chanteur.
De même, Di Giorgio et Verbeuren se retrouvent relégués à des rôles d' « employés du mois ». Et aussi appliqué et déterminé que soit Michael Dorrian, il n'arrive pas à la hauteur de son modèle d'inspiration.

Il est probable que cet ersatz trouve son public chez les nostalgiques du regretté Chuck mais une fois l'effet placebo dissipé, il est probable qu'ANATOMY OF I ne retombe dans l'oubli... tout du moins jusqu'à son prochain disque que j'espère plus mature. Autant de talents conjugués pour en arriver là c'est juste rageant.

Organic Machine - 179 téléchargements


Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 12566




Auteur
Commentaire
nocturnus1977
Membre enregistré
Posté le: 25/01/2012 à 08h59 - (100024)
Pas mal du tout en effet, même si la chronique me semble assez juste.

Ça mérite quand même largement le coup d'oreille...



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