Voilà un peu plus de 12 ans que je suis Anathema depuis la découverte d’"Alternative 4"... Danny Cavanagh fut l’une des mes toutes premières interviews pour un autre magazine. A l’époque sa petite amie n’habitait pas très loin de chez moi sur Lille, autant dire que si on ajoute à ça la sympathie légendaire de ses membres, Anathema est inévitablement devenu l’un de mes chouchous...

J’ai également adhéré à l’intégralité de l’évolution du groupe vers une progressivité et une envie mélodique toujours croissante liée à une progression musicale et vocale qui n’ont pu que me toucher et accroître l’amour que j’avais pour ce groupe. Ajouté à ça, ces musiciens ont toujours eu une honnêteté et une intégrité musicale incroyable. Rien qu’à voir les galères nombreuses qu’ils ont traversées uniquement pour le bien de leur musique afin de ne délivrer que ce qu’ils estimaient juste et pouvant les représenter au mieux...

Alors quand depuis au minimum 5 ans le groupe vous annonce au fur et mesure des interviews et rencontres qu’il vient de composer un album magistral et des mots mêmes de Danny Cavanagh “comportant des passages tellement beaux et uniques n’ayant jamais été entendus dans aucun autre album”, on ne peut que frémir et trépigner. N’arrivant pas à se trouver le bon label et le bon timing pour enregistrer cet album, le groupe a attendu, peaufiné ses morceaux et développé une attente mortelle pour ses fans.

Et depuis le mois de juin, la tâche m’incombe d’en faire enfin la chronique... Je sais bien, nous sommes en septembre et vous l’avez compris, cette longue introduction n’a que pour but de faire état de mon incapacité à me faire une avis définitif sur ce "We’re...", tout du moins d’en faire évacuer un sentiment négatif... Cet album m’a réduit au silence depuis lors...

Inutile de s’attarder sur le son de celui-ci made in Steven Wilson, sur le concept de l’album ou les morceaux qui le composent. Vous le connaissez tous par cœur... Non, parlons d’ambiance, de sentiments, d’évasion qui ont toujours été les maîtres mots des albums du groupe. Oui, c’est beau, par moments, oui, ça transporte, de temps en temps, oui, ça transpire la plénitude mais saperlipopette! qu’est-ce que c’est naïf... Allez-y balancez vos commentaires acerbes mais vous ne pourrez m’empêcher de penser que ce nouvel album et certainement celui-ci parmi toute la discographie du groupe qui manque le plus de personnalité et d’ampleur. Certes, certains morceaux sont accrocheurs et simplement poétiques, "Thin Air", "A Simple Mistake", "Hindsight" mais on côtoie tellement de mièvrerie et de morceaux insipides avec "Everything", "Angel Walk Among Us" ou de manque de repère avec le très triste "Get Off, Get Out"...

A trop fréquenter Oceansize et Porcupine Tree, Anathema en a oublié sa personnalité et jouer sur leur terrain ne leur réussit pas pour le mieux. Je pense sincèrement qu’en dépit d’une évidente volonté de bien faire et d’ultra sincérité, le groupe se heurte à meilleur qu’eux et aurait mieux fait de n’en faire qu’à sa tête comme à l’accoutumé...

Vous me direz sûrement que je me prends la tête pour rien et vous vous foutez de ce débat et n’écoutez la musique que pour ce qu’elle est... Vous avez tout à fait raison mais comprenez aussi que pour la première fois ce groupe me déçoit et me laisse un vide impossible à combler.

Alors désolé pour pour cette chronique bien trop personnelle, ce “je” que je ne sais d’ailleurs pas supporter moi-même dans celles des autres mais je n’avais pas d’autre moyen pour exprimer mes sentiments par rapport à cet album.

Vous aimez cet album, continuez à prendre votre pied, mais si vous aussi vous avez trouvé cet album bien trop rempli de guimauve, n’hésitez pas à vous exprimer...


Rédigé par : Madrigal | 11/20 | Nb de lectures : 15612