Ouille ! Ce disque fait vraiment mal d'entrée. Pas d'intro langoureuse ou acoustique, pas de jolie voix féminine qui amène la musique en douceur, même pas de petit effet larsen pour débuter, non rien. Ca poutre d'entrée et la couleur est clairement annoncée : "nous sommes des bourrins et vous en aurez pour votre argent". J'avais fait en 2001 la kronik de leur second album "Moribund" qui était déjà un solide morceau de brutalité. S'il est facile de dire que Anasarca n'est qu'un groupe de brutal death comme les autres, c'est au niveau du concept et des paroles que les deux allemands, un batteur et un homme à tout faire, se détachent le plus de la masse. "Moribund" reprennait des écrits de condamnés à mort. "Dying" le fait également mais cette fois ci avec des textes écrits par des gens condamnés par une maladie incurable. La rudesse et la sincérité crue de certaines paroles sont en tout cas particulièrement émouvantes et, pour l'avoir vécu dans mon cercle familial il y a quelques années, je me suis senti tout bizarre de partager un peu de cette souffrance. Adeptes du téléchargement, sachez donc que vous ratez beaucoup de choses en ne disposant pas des paroles. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Côté musical, "Dying" est encore plus brutal que "Moribund" mais également plus soigné au niveau mélodique. Il suffit d'écouter "Terminal" et ses parties chiadées de guitares qui se chevauchent pour s'en rendre compte. Stylistiquement, on se rapproche assez d'un Aborted même si les vocaux sont globalement dans un veine plus coulante, plus anglaise à la Bolt Thrower et parfois agrémentés de quelques hurlements typiquement grind. Anasarca, avec l'expérience de trois albums maintenant, a réussi à trouver la bonne sauce en mélangeant avec une homogénéité quadi-parfaite la technicité et la brutalité de la scène US avec une conception bien plus old-school du death européen. D'aucuns diront qu'ils ont le cul entre deux chaises, moi je dirais plutôt qu'ils restent fidèles à leurs préceptes. Le fait de n'être que deux dans le groupe est certes génant pour les concerts (quoique le partage de la bière et des femmes est bien plus intéressant), mais au niveau de l'enregistrement, savoir que les deux grattes, la basse et les vocaux sont tenus par le polyvalent et talentueux Mike assure au disque un côté "carré" qui augmente encore l'impact du death saignant de Anasarca. Si l'album est assez court (33 minutes), on n'y trouvera aucun remplissage, tout au plus 24 secondes d'un sale bruit de moustique sur "Anopheles" (ils ne connaissent sûrement pas les vertus du Supertimor). Le reste du temps, ça dépote à faire vibrer les testicouilles avec une grande efficacité, avec pas mal de variations de rythmes grace à un batteur survolté et toujours dans une optique de brutalité immédiate mais pas brouillonne. Si vous avez aimé "Moribund" et "God Machine" (le premier album qui a été réédité l'année dernière), si vous appréciez les galettes de death/grind directes comme savent le faire Fleshcrawl, Panzerchrist ou Vomitory, "Dying" a des grandes chances de vous plaire. La production, parfaite pour le style sans être sophistiquée à outrance, fera le reste. L'originalité n'est bien évidemment pas au rendez-vous et le pinailleur trouvera ce disque un peu lassant à la longue. Pourtant je suis toujours bon public avec ce genre de réalisations soignées et je décerne un grand coup de chapeau à l'effort fait pour présenter des paroles intellligentes et souvent même émouvantes créeant ainsi un paradoxe aussi étonnant qu'attachant. On parlait récemment des groupes injustement méconnus sur notre forum. En voici un de plus.
le peu de mp3s que j'ai écouté étaient bien sympas...
Evilbastard Invité
Posté le: 22/04/2004 à 08h46 - (8316)
Tu veux dire que c'est completement a la rue et insipide plutot,non?...
Brutalnounours Invité
Posté le: 07/05/2004 à 08h53 - (8550)
Bastard, tiens çà me fait penser à un coreux. Normal pour son commentaire. Retourne écouter Rich Ta life.
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Côté musical, "Dying" est encore plus brutal que "Moribund" mais également plus soigné au niveau mélodique. Il suffit d'écouter "Terminal" et ses parties chiadées de guitares qui se chevauchent pour s'en rendre compte. Stylistiquement, on se rapproche assez d'un Aborted même si les vocaux sont globalement dans un veine plus coulante, plus anglaise à la Bolt Thrower et parfois agrémentés de quelques hurlements typiquement grind. Anasarca, avec l'expérience de trois albums maintenant, a réussi à trouver la bonne sauce en mélangeant avec une homogénéité quadi-parfaite la technicité et la brutalité de la scène US avec une conception bien plus old-school du death européen. D'aucuns diront qu'ils ont le cul entre deux chaises, moi je dirais plutôt qu'ils restent fidèles à leurs préceptes. Le fait de n'être que deux dans le groupe est certes génant pour les concerts (quoique le partage de la bière et des femmes est bien plus intéressant), mais au niveau de l'enregistrement, savoir que les deux grattes, la basse et les vocaux sont tenus par le polyvalent et talentueux Mike assure au disque un côté "carré" qui augmente encore l'impact du death saignant de Anasarca. Si l'album est assez court (33 minutes), on n'y trouvera aucun remplissage, tout au plus 24 secondes d'un sale bruit de moustique sur "Anopheles" (ils ne connaissent sûrement pas les vertus du Supertimor). Le reste du temps, ça dépote à faire vibrer les testicouilles avec une grande efficacité, avec pas mal de variations de rythmes grace à un batteur survolté et toujours dans une optique de brutalité immédiate mais pas brouillonne. Si vous avez aimé "Moribund" et "God Machine" (le premier album qui a été réédité l'année dernière), si vous appréciez les galettes de death/grind directes comme savent le faire Fleshcrawl, Panzerchrist ou Vomitory, "Dying" a des grandes chances de vous plaire. La production, parfaite pour le style sans être sophistiquée à outrance, fera le reste. L'originalité n'est bien évidemment pas au rendez-vous et le pinailleur trouvera ce disque un peu lassant à la longue. Pourtant je suis toujours bon public avec ce genre de réalisations soignées et je décerne un grand coup de chapeau à l'effort fait pour présenter des paroles intellligentes et souvent même émouvantes créeant ainsi un paradoxe aussi étonnant qu'attachant. On parlait récemment des groupes injustement méconnus sur notre forum. En voici un de plus.
Rédigé par : Loufi | 15,5/20 | Nb de lectures : 8371