Debout les damnés de la terre, les Polonais de ANAL STENCH exhument les pires cauchemars de McCarthy dans un album dominé par une seule et unique couleur; le Rouge. Mais camarades, rejoignez gentiment vos pénates, le grand soir n'est pas pour aujourd'hui... ni demain. Et le communiste au couteau entre les dents ravale vite son eustache tant ce "Red Revolution" est pâle. Un album aussi excitant et nerveux qu'une Trabant en rade dans la banlieue enneigée de Leningrad...
Pas magique.

Le plus difficile lorsque l'on aborde ce groupe est avant tout de cerner sa famille musicale. On pourrait croire à du Death, mais l'étiquette se décollerait très vite. ANAL STENCH officie dans un genre Métallique qui ne me sied guère. Bien sûr, on trouve ici et là quelques bribes assez brutales et deux ou trois lambeaux de Grind Core mais l'impression qui prévaut fait pencher le légiste chargé de l'autopsie du groupe vers un diagnostic moins brillant. Le Néo Metal occupe une part prépondérante dans la composition des chansons; on ne compte plus le nombre de plans sentant le SEPULTURA post-"Roots"... vous savez, ces riffs simplets au son gras ponctués d'harmoniques stridentes "crouiiiiiiii" qui ont fait la gloire (éphémère) de COAL CHAMBER. Quitte à labelliser ANAL STENCH, risquons le qualificatif barbare de "Néo Grind (gné?)

Un métissage étonnant mais de triste saveur entre SLIPKNOT ou SOULFLY et le Grind de canapé de NASUM... ANAL STENCH propose ici un album assez singulier et novateur créant le concept de blast mou. Ca joue relativement vite, mais l'ambiance est diablement pataude et flasque. C'est vite saoulant. Je suis peut-être (sans doute) trop vieux ou trop aigri pour pouvoir apprécier ces plans trop "djeunz", trop répétitifs et dépourvus de groove pour m'hameçonner l'attention...

Le concept de l'album est à l'image de la musique qu'il tartine: nunuche et puéril. ANAL STENCH "dénonce"... une critique très Michel Sardou du communisme qui s'emmêle les guiboles et mélange tout. Un imbroglio inouï qui fout dans le même sac Lénine, Hitler, Nixon, Ben Laden et Napoléon... il ne manque que le Docteur Robotnik pour commencer la fête. C'est déroutant. Enfin, je crois. Faute de massacrer son auditeur, ANAL STENCH massacre la langue de Shakespeare, du coup, on pige quasiment rien à ce "concept" aussi véhément qu'un slogan blancoté sur un sac à dos de boutonneux...
Paroles incompréhensibles et musique raplapla, avec "Red Revolution", le MiG-27 vole en rase-mottes... Dommage, dégueuler Staline aurait été plaisant...

Là, je sais plus quoi dire et la cloche salvatrice de fin de kro tarde à se faire entendre... Récapitulons. Néo Grind guimauve pour fans de Brutal édulcoré. Production assez boiteuse. Concept en papier mâché. Groove en berne. Une distrayante reprise de L'Internationale. Album plus que dispensable.


Rédigé par : Cobra Commander | 08,5/20 | Nb de lectures : 11117