Il y a six ans de cela (déjà), le groupe de Manchester AMPLIFIER sortait via SPV «Amplifier» un double album mixant avec perfection Rock, Progressif et Stoner. Entre-temps sort en 2006 «Insider», un album plutôt moyen qui nous faisait regretter des titres rentre-dedans du premier opus tels que «Airborne» ou encore «The Consultancy». AMPLIFIER nous revient aujourd’hui avec un autre double album sorti sur son propre label Ampcorp (une manière de chacher le fait que le combo n’ait pu trouver aucun label pour sortir son troisième album), 16 titres (ainsi qu’un EP en sus: «Fractal» que vous pourrez télécharger via la page Bandcamp après avoir acheté «The Octopus») dont il vous faudra beaucoup de patience pour en venir à bout. Autant dire que le tout est difficile à digérer en une seule fois. Les velléités Rock/Indie à la MUSE/RADIOHEAD appartenant au passé, le trio tente désormais une percée dans le Space-Rock/Psychedelic/Prog, nouvelle virée symbolisée par ce «Concept Album» digne des années 70/80.

Ce que l’on croit tout d’abord être une courte introduction («The Runner») est en fait l’entrée en matière: nappes ambiantes se mélangeant avec des samples bruitistes, ce qui n’est pas sans rappeler un certain PINK FLOYD de la période « Live In Pompeii». AMPLIFIER n’a pas l’air de vouloir cacher ses influences, puisque le trio fait maintes fois référence au combo de Londres. «Minion’s Song» pourrait être une réponse au «Echoes» de PF : arpège de guitare, chant mélodique presque lyrique et arrangements orchestraux. Ca y est, on se dit que le sujet est entamé, en témoigne la légère accélération de tempo en fin de morceau. Juste après les compositions plus Rock «Interglacial Spell» aux accents Noise/Indie US (SONIC YOUTH rencontre MISSION OF BURMA) et au rythme mid-tempo et «The Wave» (entre Psychdelic et Krautrock), «The Octopus» est de loin le meilleur titre de l’album. Basé sur une structure basse/batterie/chant et s’étirant sur plus de neuf minutes, «The Octopus» tente de vous hypnotiser grâce à sa guitare subtile et sa montée en puissance à laquel nous ne nous attendons pas (le premier break est aussi une surprise).

Rien ici n’est laissé au hasard et c’est pour cela que ce double album est à prendre dans son ensemble. Impossible de lâcher l’écoute en cours de route. La dynamique est très bien gérée tandis que l’énergie est toujours un élément constitutif. Mais ne vous attendez pas à un album de Rock classique. Les plans s’enchaînent avec cohérence et les arrangements raffinés se dévoilent au fur et à mesure des écoutes répétées. Libre à chacun de tenter l’expérience «The Octopus».


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 13066