Après "The Avenger", je continue sur ma lancée la revue des premiers albums d'AMON AMARTH par le biais de la réédition du troisième opus groupe, "The Crusher", initialement paru en 2001. En même temps si vous voulez reconstituer la scène en trois dimensions se dépliant à l'ouverture du digipack, il vous faudra impérativement posséder ce très bel objet. Outre le traditionnel CD live relatif à ces rééditions, j'avoue qu'il s'agit là d'un très bon stratagème pour forcer les fans à acheter ce que je considère comme l'album le plus faible du groupe.

"The Crusher" n'a effectivement jamais réussi à s'attirer mes faveurs et ce pour la simple et bonne raison que je l'ai toujours vu comme un sous "The Avenger". Peut-être avais-je trop surestimé le second album des Suédois à l'époque, mais toujours est-il qu'à sa sortie "The Crusher" avait tout juste réussi à me la faire frétiller alors que son prédécesseur me filait le barreau à chaque écoute.

Difficile d'ailleurs de ne pas voir en "The Crusher" bon nombre de similitudes avec "The Avenger" et c'est pour moi ce qui jouait en sa défaveur. Le style AMON AMARTH était déjà bien établi mais l'efficacité semblait avoir baissé d'un cran sur ce nouvel album, ainsi "Bastards Of A Lying Breed" était à des années lumières de l'effet coup poing du fantastique "Bleed For Ancient Gods". Sur "The Avenger" la tuerie blastante n'était autre qu'un réenregistrement du titre éponyme de la demo "Thor Arise", sur "The Crusher" la démarche fut répétée avec une nouvelle version de "Risen From The Sea" issu de cette même demo. Pour le reste on se trouvait également en terrain connu, grosses rythmiques sur fond de mélodiques épiques et fédératrices.

Pas de nouveauté non plus quant à la production, le groupe resta fidèle au fameux Abyss studio avec cependant un Peter ne se chargeant plus que du mixage. C'était Lars Szöke, ancien batteur d'HYPOCRISY, qui était aux manettes lors de l'enregistrement, ce qui explique peut-être pourquoi je trouve le son de caisse clair de "The Crusher" un poil trop synthétique. En revanche là où l'on peut remercier ce bon gros Lars, c'est d'avoir persuadé le groupe d'inclure "Risen From The Sea" à la tracklist de l'album et de ne pas avoir laissé ce titre devenir une bonus track d'édition limitée. Cette anecdote (et beaucoup d'autres) se retrouve dans les dix pages additionnelles accolées au livret de cette nouvelle édition. Comme la rumeur le laissait entendre, on y apprend également que Johan a tellement honte des paroles du morceau que vous ne les trouverez nulle part.

Pour terminer sur la production sachez que "The Crusher" marquait l'ultime collaboration d'AMON AMARTH et des studios Abyss, le groupe se tournant par la suite vers le Berno pour aller y mettre en boîte un pur chef-d'œuvre...

Avec du recul j'avoue avoir jugé trop durement "The Crusher", il faut dire que l'effet nouveauté s'estompant d'album en album, j'avais sûrement de mauvaises attentes quant au troisième chapitre de la saga AMON AMARTH. Aujourd'hui ce n'est plus sa ressemblance outrageuse avec "The Avenger" qui me saute aux oreilles, mais plutôt sa véritable agressivité, car globalement "The Crusher" avait un rendu bien plus direct et incisif. Malgré cela il demeure parmi les albums que j'écoute le moins, il faut dire qu'être placé entre "The Avenger" et "Versus The World" n'aide pas non plus à se faire remarquer.


Rédigé par : wasted | Réédition/ | Nb de lectures : 11865