Les Vikings d'AMON AMARTH nous reviennent aujourd'hui avec "Deceiver Of The Gods" et présentent ainsi leur (déjà) neuvième offrande. Et à part un nouveau producteur en la personne d'Andy SNEAP, rassurez-vous bien vite, pas de changements à l'horizon.
"Ouf !" diront certains pendant que d'autres marmonneront "Encore ?".
En effet, à l'instar de groupes comme AC/DC, BOLT THROWER, JUNGLE ROT ou bien encore BAD RELIGION, MOTÖRHEAD ou IRON MAIDEN, on a toujours l'impression que les suédois font toujours un peu la même chose album après album. Mais (désolé si je casse le suspens tout de suite) le cru estampillé 2013 ne se classera pas parmi les brillantes réussites du groupe...

Débutant par le titre éponyme qui a été présenté au public français lors du Sonisphère avant la sortie de l'album, l'auditeur se trouve de suite en terrain connu tant les éléments distinctifs du groupe sont tous présents. Des parties de guitare harmonisées à la tierce (Trademark d'IRON MAIDEN et du Heavy Metal en général) font leur apparition sur le solo, ce qui apporte tout de suite une certaine fraîcheur finalement pas déplaisante au son du groupe.
On retrouve également ces harmonies par petites touches sur le deuxième titre "As Locke Falls" dont le pivot central est un tapping dans la droite lignée de "Death In Fire".
Et toutes ces petites enluminures se retrouvent disséminées par ci par là dans tout l'album (les parties lead de "Father of the Wolf", "Shape Shifter", "Coming of the Tide", la partie finale de "Warriors of the North"), la patte d'Andy SNEAP sur le son du groupe ? On serait à même de le penser tant le bonhomme est un grand fan de Heavy et accessoirement guitariste de HELL, un des représentants cultes de la NWOBHM.
Son intervention se ressent également sur la lourdeur présente dans cet album, certainement le mixage de la batterie tout en puissance. Bref, une bonne chose que ce changement de tête (et d'oreilles) derrière les manettes.

"Deceiver of the Gods" est un album varié puisqu'entre les titres caractéristiques comme "Under Siege" (certainement le meilleur titre du lot) ou les 8 minutes de "Warriors of the North", titre taillé pour la scène mais qui aurait gagné à être un brin plus court, on trouve le boulet de canon "Blood Eagle" et surtout la pièce maîtresse de cet album : "Hel".
Sur ce titre bien martial apparaît un guest surprenant en la personne de Messiah MARCOLIN, LE chanteur de CANDLEMASS. Et force est de constater que ses envolées lyriques se marient à merveille avec le chant de grizzly en rut de Johan HEGG. De plus, ses choeurs et son chant si personnel apportent une touche gothique qui, avec cette sorte de mélodie orientale, font que ce titre est le plus surprenant du répertoire d'AMON AMARTH. Pas forcément le meilleur pour autant.

Mais il manque clairement quelque chose à cet album pour le faire décoller. Car écoute après écoute, le sentiment d'avoir affaire à un album au rendu final plat se fait de plus présent. Un réel comble quand on sait que le groupe a voulu varier les plaisirs ! Serait-ce dû au manque de riffs qui invitent l'auditeur au voyage ou le manque de souffle épique qui est l'essence même d'AMON AMARTH ?
Quoiqu'il en soit, et même si le groupe a loupé une marche quelque part, cet album reste une excuse pour partir en tournée car c'est bien là que le Death Viking des suédois prend toute sa dimension.

En revanche, si le groupe continue sur sa lignée, il risque fort d'arriver à lasser ses fans. Ce qui reste l'écueil à éviter (et le challenge) quand on officie dans le même genre, le même son, les mêmes schémas depuis le début.
En même temps, je ne souhaite pas au groupe de pondre prochainement son "Renewal"...


Rédigé par : Youpimatin | 12,5/20 | Nb de lectures : 15394