AMNIAC - The infinite (Distroball) - 10/03/2015 @ 07h48
AMNIAC...Hommage dyslexique à Flashdance ? Souvenir nostalgique lié à l’orphelin héros du bouquin de Jerry Spinelli ? Tant qu’à choisir, je pencherais pour une troisième option, la référence au psychopathe sanguinaire qui semait la terreur dans les rues de Niou Yak dans le film culte du même nom signé William Lustig.

Car certains artworks en disent long sur le contenu. Et dans le cas d’AMNIAC, formé il y a maintenant quatre ans dans les chaudes contrées du Pirée, son premier album annonce la couleur…enfin l’absence de couleur avec sa couverture intrigante et énigmatique. Le regard est comme attiré par ce visage anguleux, ophidien dont on ne sait quel sombre dessein ternit son esprit. On y devine des prédispositions pour un hardcore ténébreux ou un black moderne. Perdu... ou presque coco, puisque AMNIAC se revendique "post-sludge metal". Traduction : "Post-hardcore métallisé qui fait de la place aux ambiances tristounes". Un style dans lequel il n'est pas simple de retenir l'attention du pauvre auditeur tant les écueils sont nombreux dans cette discipline exigeante que le duo en –SIS a déjà sublimé par le passé. Morceaux à rallonge et sans fil conducteur, surabondance de plans atmosphériques pour masquer la misère, redondance rythmique et ratatouille de riffs sans saveur : la liste des dommages et intérêts potentiels est longue.

Pas d'inquiétude cependant pour les grecs puisqu'ils ont bien potassé leurs classiques afin de satisfaire aux exigences du label qualité : La preuve avec ce premier titre "And the others just survive…" qui démarre par une trentaine de secondes sereines brusquement chahutées par une section rythmique puissante et addictive, calme et tempête se font la nique avec classe. Mais. Car il y a un mais : les vocalises. Pénibles, voire exaspérantes.
Pour vous donner une petite idée, imaginez-vous un instant aux côtés d’un supporter teigneux et aviné s’époumonant de tout son être à réclamer ce foutu penalty dans les arrêts de jeu. "Penooooo, bordel, y’a penooooo, en..léééééééé !". Le pire dans l'histoire c’est que ce chant forcé et irritant entâche une bonne moitié de l’album, ôtant dans la foulée toute envie d’un reviens-y.

Pas convaincu ? Bien.
Prenez le morceau central "The infinite". Tous les ingrédients y sont présents pour en faire un grand et beau gaillard post-metal. Une intro progressive et chiadée, toute en nuances, ponctuée d’une mélodie entêtante rejointe par un riff taille mammouth. On se prend à rêver et boum : le tout est ruiné à 1’40 dès que ces grunts détestables déboulent sans ménagement, illustrant un véritable mariage contre-nature entre une musique bien structurée, réfléchie et des beuglements primaires. La cata, la catastrophe. Et même quand la machine s’emballe comme sur l’excellent "System waiting to fall" qui part chasser sur les terres d’un heavy-thrash moderne et enjoué, ces foutues vocalises monocordes viennent encore plomber l'ambiance et cassent net la dynamique du morceau. Rarement un beugleur n’aura aussi bien porté son nom : "Upsetter" (littéralement "celui qui te les brisent menu").

Sans surprise, les meilleurs moments de cet "Infinite" sont donc ceux où l’instru règne en maître (les deux interludes éthérés "Discerning" et "Ignorants", la superbe deuxième partie du morceau "Rise like the suns" par exemple). Les autres titres comportent eux aussi un paquet de mélodies entêtantes et de riffs tranchants mais leur portée est systématiquement réduite par ce chant éprouvant. Les plus téméraires d’entre vous arriveront peut-être à l’apprivoiser sur la durée, qu'ils soient loués pour leur abnégation et leur ténacité.
Les autres, dont je fais partie, n'auront plus qu'à croiser tout ce qu'il est possible de croiser, du petit orteil au lobe de l'oreille, en attendant que ce jeune groupe prometteur se débarrasse de ce vilain braillard sur sa prochaine galette pour révéler un potentiel ici à peine dévoilé.





Rédigé par : TarGhost | 12,5/20 | Nb de lectures : 9324




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Commentaire
aaaaa
IP:86.197.42.44
Invité
Posté le: 16/03/2015 à 11h57 - (116086)
OK la pochette : Crusades a sorti la même y a un an et demi.

Bon, c'est peut être du hasard, mais c'est pas forcément la première image qui sort quand on cherche "Giordano Bruno"...

aaaaa
IP:86.197.42.44
Invité
Posté le: 16/03/2015 à 11h58 - (116087)
Pas moyen d'insérer un lien en commentaire ?
bon bah : crusades666 . bandcamp . com

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