Alors en regardant les tablatures guitares d'American Me, auteurs du songbook le plus fin du monde (01000100101011100000000011001100000000001010101010000001010010 - Tout est là!), il n'y a que deux possibilités. Soit ces fiers serviteurs du Seigneur sont de foutus prosélytes, retranscrivant la Bible en lignes de codes binaires pour convertir subliminalement les impies à leur cause, soit ce sont des putains de mulasses décérébrées avec des gants de boxe en guise de médiator.

Bah seconde option fiston! En même temps, ils sont signés chez Rise Records, spécialistes des louanges sur fond de mosh-parts avec leurs atroces groupes de mèchecore, mais vu qu'ils ont aussi Recon au catalogue, y'a pas de quoi ouvrir de grands yeux de pucelles ébahies devant un documentaire animalier traitant de la reproduction des taureaux... Donc comme tu peux t'en douter, intérêt musical < finesse < zéro. Par contre, pour ce qui est de te fracturer la mâchoire en jouant sur trois cases, ils savent y faire. Parce que les agneaux de Dieu d'American Me, c'est officiel, ils n'ont pas inventé la poudre, mais ils savent foutrement bien la faire parler.

Et ils parviennent à se démarquer de leurs confrères The Acacia Strain, Emmure, Recon et co en rajoutant quelques grammes de sauvagerie dans ce monde de brutes. En grande partie concentrée dans l'organe de leur beugleur chicano, qui possède ce je-ne-sais-quoi de vénèritude qui fait la différence, tandis que le reste sera concentré dans leur amour immodéré pour la grosse corde accordée en A, à qui les guitaristes claquent un véritable kamasutra en la défonçant de toutes les manières imaginables. Ca fait serrer les dents, tirer la tronche et gonfler les pecs; c'est du testiculaire. Choeurs assez bûcherons pour abattre des baobabs, breaks couillus de chez couillus, ce trop-plein de testostérone intrigue: ces mecs se sont-ils connus parce que leurs mères respectives faisaient partie du relais 4X25 natation est-allemand?

En attendant la réponse, on a le temps de déguster ces dix bons gros pavés de boeufs bien consistants, qui prennent soin de ne pas t'emmerder plus de deux minutes. Et qui évitent brillamment le piège inhérent au genre, celui de s'enliser dans une mélasse pataude, grâce à une production aussi impressionnante qu'incisive et des accélérations acérées qui se pointent toujours au bon moment. Et quand ils font péter le blast, ça chie droit. Rien qu'à l'entame du premier titre, "Attribute Of The Strong", tu sais que tes fesses vont prendre cher. Et t'as beau connaître les ficelles, le résultat sera le même. LAMINAGE EN RÈGLE.

Une faculté de concision bienvenue, puisque l'enchaînement de gnons est tel que les titres s'enfilent goulûment d'une traite. Spectaculairement primaire et bourrin, American Me a tout pour encourager les freluquets en New Era et shorts NBA XXXXL à faire la bagarre en concert. Pendant qu'ils seront affairés à expérimenter le principe du Darwinisme, nous reprocheront assez logiquement à "Heat" sa durée de vie plutôt limitée. Mais vu le degré de finesse des compositions, ils ont un peu le temps de sortir un autre album d'ici blasage. Un album sponsorisé par la fédération internationale d'haltérophilie, Red Bull et les steaks hachés Charal. Ca a toujours plus de gueule que Tony And Guy hein?


Rédigé par : Crown_Me | 15/20 | Nb de lectures : 11421