AMERICAN HERITAGE / FOE / ART OF BURNING WATER - The Combined Stupidity of Spiteful Men (House of Stairs) - 15/07/2004 @ 11h29
Groupe instrumental par défaut depuis son origine, American Heritäge n’a réussi à intégrer le chant à ses compositions qu’en 2002, soit cinq ans après sa date de formation, au moment du départ du guitariste Andrei Cabanban et de son remplacement par Scott Shellhamer. Cette redéfinition de la musique de ce quartet de Chicago fit également évoluer ses sonorités de façon plus heavy.
Il en résulte aujourd’hui un heavy rock qui n’est pas sans évoquer la démarche artistique d’un Mastodon, pour donner une référence. Trois titres figurent sur ce split, où se torturent et se déforment les harmonies et les mélodies de structures traditionnelles, rendues plus complexes, presqu’arides et brutales. Le chant se veut guttural, alternativement assuré par le duo de guitaristes. Seule la production limite quelque peu la prestation d’American Heritäge. Et s’il venait à un Matt Bayles ou même un Steve Albini — pour une démarche plus arty — de s’occuper d’Adam Norden et ses camarades, nul doute que le statut de ce groupe s’en verrait modifié.
De la très bonne came !

On traverse l’Atlantique pour se retrouver à Londres avec Foe, un trio né en 2001 des cendres de Geiger Counter, groupe qui s’était déjà forgé une certaine réputation dans l’underground artrock britannique. En un seul et unique titre, Foe nous transporte dans son mathrock instrumental noir et déjanté, qui n’est pas sans rappeler Don Caballero par certains aspects. Cette déconstruction des structures et du songwriting fait voyager l’auditeur dans des univers qui s’entrechoquent, s’entremêlent ou se répondent. Un moyen efficace pour forcer celui-ci à se repositionner, à reconcevoir son rapport à la musique. Ça fonctionne sur un titre, reste à savoir si, sur la durée d’un album, Foe s’en sort sans dommage. Ce premier album, “ Arm Yourself with Clairvoyance ”, est sorti quasi-simultanément avec ce split chez House of Stairs, fin 2003. Je vous invite d’ailleurs à consulter la chronique réalisée par [emp].

Plus proche de l’esprit d’American Heritäge que de celui de Foe, Art Of Burning Water revendique l’éclectisme, avec des influences telles que le folklore irakien et écossais, les Melvins, Neurosis, Killing Joke ou les Who. Pas simple ! Le label fait d’ailleurs bien de nous mettre en garde en stipulant dans la bio que la musique de ce trio de West London allait nous laisser perplexes. Les membres du groupe l’étant, eux-même, déjà tout autant !…
Les inspirations précitées se fondent parfaitement dans cette musique et réussissent à lui donner unité et singularité. Mais un manque de relief, de passages plus accrocheurs ou mieux agencés comme est capable d’en produire American Heritäge, pèse sur le sentiment final de l’écoute de ces quatre titres. Formé vers la fin 2001, Art Of Burning Water est le plus jeune de ces trois groupes prometteurs. Ceci explique en partie cela. Reste que la variété des riffs et du chant — alternativement tenu par le bassiste et le guitariste — que confère cette formation lui offre un horizon plus riche et plus large pour évoluer et progresser. Gardons l’œil sur eux.


Rédigé par : Napalmus | 14/20 | Nb de lectures : 7938




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Commentaire
[eMp]
Membre enregistré
Posté le: 15/07/2004 à 22h40 - (9491)
Un très sympatique split qui a, au moins, la faculté de proposer quelque chose d'autre que l'air du temps.

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