Amberian Dawn est un nouveau venu sur la scène metal. Proposant un heavy symphonique à chant féminin, ces Finlandais s’inscrivent dans la droite lignée de groupes comme Nightwish ou Visions Of Atlantis. Comprenez par là que l’on n’a en aucun cas affaire à une musique révolutionnaire, mais bien à un combo de plus dans la longue liste des formations à chanteuses. Autant clarifier les choses dès le départ, cet album a bien peu de chances de marquer les esprits.

"River of Tuoni" ne démarre pourtant pas si mal avec son titre éponyme, plutôt sympathique, sans être renversant. Le chant lyrique de la soprano Heidi Parviainen rappelle invariablement celui d’une certaine Tarja Turunen, en beaucoup moins convaincant. Et c’est ici que le bât blesse. Alors que les groupes évoluant dans ce registre sont légions, la musique d’Amberian Dawn est trop quelconque et ressemble en bien des points à celle des leaders du genre, sans aucune valeur ajoutée. On est même clairement en dessous des standards habituels. D’abord le chant est trop linéaire, voire ennuyeux sur la durée, ne rendant pas justice à des mélodies vocales pourtant loin d’être inintéressantes (« Valkyries », « Passing Bells »). Ensuite, la durée des morceaux, ne dépassant jamais (à une exception près) les quatre minutes, ne permet pas à l’auditeur de se familiariser avec les chansons, ni au groupe de compenser leur relative faiblesse par son bagage technique (les parties instrumentales étant très rares). D’où l’impression, désagréable, que les titres se suivent et se ressemblent. Il est à noter que l’album ne dépasse pas les 36 minutes ce qui est tout de même très léger. On ne dirait rien s’il s’agissait d’une demi-heure essentielle de musique, mais là… Enfin, la production est assez cheap, même si l’on comprend bien que tous les groupes n’ont pas le budget d’une formation comme Nightwish.

Quelques titres se révèlent être assez convaincants, comme « River of Tuoni » ou « Valkyries », mais on s’ennuie ferme sur la majorité du disque. Il faut dire que ce ne sont pas les structures musicales offertes par le groupe qui vont nous enthousiasmer, celles-ci étant on ne peut plus formatées. Manquent toutefois les envolées de claviers et de guitare habituelles, qui auraient éventuellement pu nous sortir de notre torpeur. Alors, c’est parfois gentillet (« My Only Star »), mais ça ne décolle vraiment jamais. Pire, comment peut-on proposer sur un disque déjà très court des morceaux aussi dispensables que « Fate Of Maiden » ou « Curse » ? En résumé, tout ceci est largement insuffisant pour espérer autre chose qu’une place en deuxième division, l’élite paraissant inaccessible. On a déjà entendu premier album plus marquant…


Rédigé par : up the irons | 09/20 | Nb de lectures : 10800