Confier la chronique de cette compile d'Amberian Dawn à Walking Bed, c'est un peu comme offrir une jeune vierge en sacrifice à un vieux prêtre maya libidineux , ou bien encore comme jeter un chien dans une mer de sang infestée de requins blancs ou même encore placer vicieusement une grosse mouche à m…, préalablement désailée, sur une toile d’araignée. Bref : aucune chance d'en réchapper. Mais cela requiert tout de même un brin de sadisme, ce dont je ne manque pas. (Ha, ha, ha j’en jubile d'avance)

On me servit donc sur un plateau cette plantureuse Heidi dont la graisse juvénile entretenue et le sens du lyrisme sont semblables à l'odeur de mon papier toilette aromatisé à la lavande bon marché, c’est-à-dire appropriés à l'usage que l'on en fait. La voix d'Heidi serait capable à elle seule, selon les dires, d'engendrer, chez les plus pacifistes d’entre nous, des envies de meurtre. Gandhi même n’aurait pu résister.

Alors, on passe à table ? Oui ? Hum, je savoure d'avance mon festin et me retrouve à la merci d'un incoercible réflexe pavlovien. Slurp !.... Ha , ha, ha, je serai sans pitié !

Premier titre : « Valkyrie »....Rien que le nom m'amuse!
Mais, mais, stupeur et tremblement, ce n'est plus l’Heidi des montagnes qui chante !!! Mais, mais, qu'entends je, qu'ouïs-je ? Une femme qui s'envoie (mais qui n’en manque pas), de face, dans le gosier et dans les tripes une musique pseudo-classico-guimauvo-métal

Mais qu'est ce qui t'as pris, Capri ? Sapristi ! Kaprisky ? Valérie , Paprika, quiproquos, brocolis, après ski, tutti frutti, salamis, faux semblants, Miami, mis à prix, full monty, puberté, priapisme….....Docteur ? Vous en pensez quoi ?

Capri t'envoies pas mal quand tu chantes, quand même ; Capri t'es pas finie (pff !), tu commences juste d'ailleurs, et celui Capri la fuite, même après les premiers accords, le regrettera amèrement. Elle a du coffre la petite, de la hargne. Elle a l'envie, de l'énergie, du lyrisme rocailleux dans sa voix.

En fait, je crois, finalement, que la petite « Roussaïdi » d’avant fut la victime du fameux sortilège : « Ce que tu as fait auparavant avec Amberian disparaîtra comme si tu n’avais jamais existé (merci seigneur), excepté dans les clips dont la mièvrerie gothique inciterait Bram Stocker, en personne, à se relever chaque jour, et ce jusqu'à la fin des temps, de son cercueil pour mettre fin à ses jours, encore et encore, tel un sacrifice quotidien dont la valeur rédemptrice suffirait à peine à racheter l'hérésie pseudo-gothico-mal-léchée des chants de la sus dit lady Heidi youkaidi, youkaida....

Alors, vouloir faire du métal symphonique pour moi, vieux croulant que je suis (le pseudo Night Croulant je l’avoue n’était pas sans me déplaire…mais je m’égare) c'est comme vouloir faire de la mayonnaise avec du beurre, c'est comme gâcher du shampoing sur les cheveux d'une trollesse dont les réflexions feraient passer, sur le papier, les dialogues de « Twilight » pour de la philosophie hellénistique. Vive le papier « Twilight » !!

Bref Capri, qu'est-ce qu'on prend ! Eusses tu pris ce corps, Capri, que tu ornasses de ce liant divin capable de réussir une crème anglaise du premier coup, de monter les œufs en neige à la force du poignet en 10 secondes, ou de faire monter la mayonnaise par une jeune fille pré-post pubère (elles savent pubiens, en fait ! Surtout passé la quarantaine…O.o) dont l'indisposition passagère transformera à n’en pas douter la vie de son futur en véritable cauchemar. Elle vous transmute du métalo-nympho-clinquant en métal symphonico-épique qui ferait pousser en 10s des poils sur le scrotum d'un jeune métaleux lequel jouerait encore à faire rentrer des camions par des portes de garage trop petites.

Avec Capri, « Eagle of Fire » donne dans l’extatique, là ou Heidi vous rendait nihiliste.

« Valkyrie » nous délivre un solo de guitare dont l’héroïsme n’a d’égale que la niaque de Capri

« Lily of the Moon » reprend son véritable sens gothique, vous injecte ses alcaloïdes hallucinogènes pour vous emporter jusqu'aux portes du Walhalla. Elle vous donne l’envie de substituer au « True Blood » du sang de jeune fée, vierge de préférence.

« Crimson Flower » vous sort le sang des tripes pour étancher la soif de sombres plantes carnivores. L’étendue des capacités vocales de Capri n’aurait-elle d’égale que la panoplie fétichiste des films d’Andrew Blake ?…..Bandant !

Alors bien sûr, ce n'est pas parfait, car les compos de la compile, censées être les meilleures du groupe, souffrent encore des nombreuses erreurs de jeunesse, trop prompt à se coller, sous l'instigation de producteur mercantile, l'image kitsch dont s'affublent inéluctablement tous les nouveaux groupes de métal symphonique. Certaines chansons « Lost soul », « River of tuoni » restent encore imprégnées du mauvais casting initial. Heureusement, cette nouvelle voix chaude, rocailleuse et puissante, dont la maturité accélérée nous laisse sur le Caro, rattrape de justesse un groupe qui je l'espère saura s'inspirer, à l'avenir, de la vitalité de Capri.

Pour résumer, la première moitié est vraiment une réussite, l’autre révèle les failles de compos insipides inspirées à n'en pas douter par des producteurs incrédules mais encore consternés devant le succès d'une musique aux relents Neo-Classico-Mièvre, Ceux-là même qui ont eu l’idée d’Heidi du début.

Gageons que Capri sera leur nouvelle source d’inspiration, et que leur rock sera un peu plus teigneux, lyrique et extatique à l’image de cette nouvelle voix qui a pris corps (ne)


Rédigé par : The Walking Bed | 14/20 | Nb de lectures : 12123