A moins d’avoir vécu sur la planète Mars ces trois dernières années, le nom d’Anette Olzon doit vous être familier. Dans le cas contraire, sachez que cette dernière est l’actuelle chanteuse de NIGHTWISH, depuis 2007 et le renvoi de Tarja Turunen. Comme l’on pouvait s’en douter, et cela ne loupe jamais dès qu’une personnalité accède à la célébrité, des gens bien intentionnés sont toujours présents pour exploiter commercialement leur passé. La demoiselle ayant officié au sein du combo suédois ALYSON AVENUE, avant de connaître la gloire, il était donc logique que ses expériences musicales ressurgissent un jour ou l’autre. C’est désormais chose faite avec la réédition des deux albums auxquels a participé Anette Olzon avant d’intégrer NIGHTWISH.

Pour faire simple et aller à l’essentiel, ALYSON AVENUE donnait dans un style AOR/rock mélodique plutôt bien ficelé pour qui s’intéresse un tant soit peu au hard FM estampillé 80’s. Formé en 1989 et d’abord emmené par un chanteur masculin, la formation se stabilise avec l’arrivée d’Anette au poste de vocaliste et connaitra un relatif succès en Suède et au Japon avec ses deux uniques albums, "Presence Of Mind" (2000) et "Omega" (2004). Le départ de sa chanteuse en 2007 marque une période de stand-by pour le combo, qui travaille néanmoins à l’heure actuelle sur un troisième album avec une nouvelle voix.

"Presence Of Mind", qui marque les débuts discographiques d’ALYSON AVENUE, est assez agréable à écouter, avec plusieurs bons morceaux (« Free Like The Wind », « Every Now And Then », « Lost And Lonely », « Walk Away »). Pêchu, hyper calibré, le disque est empreint en sus de cette innocence propre aux groupes débutants. Si l’on évolue clairement en dehors des sphères purement metal, c’est souvent de hard rock qu’il est ici question. Malgré le lot de critiques (plus ou moins justifiées) qui l’ont mise en cause depuis qu’elle a rejoint NIGHTWISH, Anette Olzon possède une fort jolie voix, adaptée au style hautement mélodique de son ex-combo (« Without Your Love »). Peut-être mieux d’ailleurs qu’à celui de son nouveau groupe. Malgré des claviers un peu trop envahissants et des chansons décidément trop mièvres et dénuées d’intérêt (« Call Out My Name »), cet album comporte quelques hits en puissance que l’on croirait sortir tout droit des années 1980. Il permet en tout cas de comprendre pourquoi NIGHTWISH s’est intéressé à Anette, que l’on apprécie ou pas son travail au sein du groupe finlandais.

"Omega II" propose quant à lui un peu de nouveauté puisqu’en plus de reprendre l’intégralité du deuxième disque d’ALYSON AVENUE, nous avons droit à cinq titres bonus. La musique originale a de plus été réenregistrée, apparemment pour des questions de droits, même si les parties vocales sont restées en l’état. Le constat est ici plus mitigé, hormis le premier titre « When Dreams Fall Apart » et quelques morceaux de-ci de-là (« Can I Be Wrong »). Alors que sur l’album précédent, la formation, souvent à la limite de la variétoche, ne franchissait pas la ligne rouge, celle-ci est largement dépassée avec des morceaux comme « Tonight Is All You Get », « One Life, One Show » ou « Echoes Of My Heart » aux mélodies bien trop sucrées. Il faut dire que les claviers sont désormais largement mis en avant, au détriment des parties de guitare, pourtant bien exécutées. Quant aux cinq titres inédits dépoussiérés pour l’occasion, inutile de dire qu’on ne trouve rien d’exceptionnel là-dedans.
A conseiller avant tout aux fans de NIGHTWISH (dernière version cela va sans dire) qui désireraient en savoir plus sur le parcours musical d’Anette Olzon, ces deux albums relativement inégaux ne devraient trouver que peu d’échos auprès des amateurs de metal. Ils satisferont en revanche l’aficionado de rock mélodique. Quant à déterminer la nécessité de rééditer ces disques, ceci est une autre histoire…

13/20 (Presence Of Mind) - 10,5/20 (Omega II)


Rédigé par : up the irons | rééditions/ | Nb de lectures : 10423