Jeudi soir, retour appart. 8h devant un ordi, pas vu le ciel aujourd’hui. Besoin de souffler. Ouverture d’une Sapporo, rafraîchissant. Regard tourné vers ma platine, besoin de sang/son neuf. Tripotage de mes CD achetés et non déballés. Non, rien ne me tente tout de suite. Regarde par la fenêtre la neige tomber, la morosité est de rigueur aujourd‘hui. Envie de doom, n’importe quel type de doom.

Direction chez mon disquaire. Le vendeur, grand roux barbu, me sourit. Je fixe son roman de tatouages et hallucine sur ses lobes d’oreilles, tu peux y faire passer un tube de dentifrice, facile. Explication de mon humeur du jour. Le grand roux réfléchit puis sourit. Je le suis dans les rayons. Arrêt devant la lettre A. Fièrement, il me tend Alunah, ‘Call of Avernus’. Pochette de rigueur, très jolie d’ailleurs. Prix de 17$ barré, nouveau prix de 11 $. Est-ce invendable ? Cela répondra à mes attentes, il me dit. Je passe donc à la caisse.

Retour appart. Circonspect, je déchire le cellophane et insère le CD du combo british. 1ère écoute. Voix de demoiselle qui me rebute. Pas de coffre, peu de présence. Doom conventionnel, orienté rock. Riffs convenus, sans surprise. Du mal à me l’écouter d’une traite. Bon ? Non. Mauvais ? Non plus. Me laisse surtout indifférent. Me fait penser à un Goatsnake sans le savoir-faire, moins hypnotique, et avec une jolie prod’ année 2010.

5ème écoute. Ma tolérance pour le chant est toujours aussi faible. Est-ce plombé ou occulte ? Non. Surprenant ? Point du tout. Brisage de nuque ? Même pas. Doom rock générique avec 2/3 éclaircies par-ci par-là tout de même. Ces moments relativement savoureux sont la doublette ‘Magic Lantern’/’Eternal Sea’, ou le riff principal de ‘Circle of Stone’. Pas de quoi s’extasier non plus. 11$ les 3 riffs, je vous laisse faire le calcul.

Après quelques coups de pied au cul, 15ème écoute. J’avoue baisser quasiment les bras. Très peu de jouissance à l’écoute de ce 'Call of Avernus', trop fade pour susciter l’intérêt de ceux qui aiment ce style. Peu de points d’accroche au long de ces 9 titres, et demoiselle au chant énervant. Beaucoup de groupes ont des riffs convenus, mais quelques-uns savent les faire résonner. Pas Alunah. Pile poil le genre de combo qui navigue dans les eaux troubles qu’on appelle ‘la masse’ sans parvenir à exciter davantage l’auditeur.

Mon grand roux s’est planté. Ni bon, ni mauvais, ni même surprenant. Galette juste quelconque, peut-être le pire des qualificatifs. Déjà oublié pour ma part. L’Angleterre nous a habitués à tellement mieux…


Rédigé par : Bras Cassé | 10,5/20 | Nb de lectures : 12205