Autant jouer carte sur table dès le début. Seuls les emophiles déviants comme moi seront intéressés par cette chronique. D’ailleurs, ils connaissent probablement ce sympathique petit groupe d’emorock du Maryland. All Time Low écume la scène US depuis leur premier disque, « The Party Scene », sorti en 2005 chez Emerald Moon. Le groupe a depuis migré chez Hopeless Records depuis leur second opus sorti il y a deux ans « So Wrong, It’s Right ». Très proches de leurs cousins musicaux Hit The Lights, All Time Low nous offre donc son troisième disque.

A l’heure où ces lignes sont écrites, le combo du Maryland est quatrième des charts US avec 63 000 ventes la première semaine de sortie. Jouissant d’une grande réputation et d’une grande sympathie envers son public, Alexander et son crew mécheux rencontrent le succès. Pourquoi cela ? Malgré le fait que la musique soit aussi générique que du paracétamol vendu dans une pharmacie quelconque, All Time Low arrive à pondre des compositions mélodiques, sucrées, légères et terriblement entraînantes.

Ce troisième disque se pose dans les standards imposés par le genre. Avec « Nothing Personal », attendez-vous donc au cocktail habituel de rythmiques rapides et énergiques, de mélodies bien appuyées, saupoudrées d’un chant neuneu et de paroles inspirées des séries TV Dawson et Les Frères Scott à base de fac et de filles. C’est vendu de série avec le cocktail donc impossible d’y couper. Le chant d’Alexander est aigu et son timbre casse-bonbon mais colle parfaitement avec l’univers coloré d’All Time Low (il suffit de checker la pochette pour le constater). A ce titre, cet artwork patchwork n’est pas sans rappeler Amen, même le livret est proche. Mais rien à voir avec le combo punk taré car il n’y a rien de coloré dans Amen, mis à part peut-être le calbute de Casey Chaos.

Pour revenir au disque, les amateurs du style devraient y trouver leur bonheur car tous les ingrédients sont réunis. Appliquant la recette au micro-poil de cul, chacun des titres est un véritable hit : « Weightless », single de l’album, « Damned It If I Do Ya » et son refrain délicieusement posé, « Lost In Stereo », la bombe du disque pour moi, rapide et au refrain sublime ou bien « Too Much », ballade reposante et savoureuse. Le tout est largement mis en valeur par un prod ultra léchée et au son général parfaitement mixé.

99,5% des lecteurs ont zappé cette chronique dès la première ligne. Pour les 0.5% qui restent et qui se sentent intéressés, n’hésitez pas à découvrir le groupe ou à vous procurer le disque tant la qualité est au rendez-vous. Un bon disque fruité pour un été ensoleillé en quelque sorte.


Rédigé par : Vision of Beuh | 14/20 | Nb de lectures : 10578