ALL SHALL PERISH - This Is Where It Ends (Nuclear Blast/Pias) - 22/12/2011 @ 09h01
Chef de file du mouvement deathcore US, adulé et plébiscité par les uns, honni et raillé par les autres, ALL SHALL PERISH fait partie des gros clients lorsqu'il s'agit d'aligner quelques lignes plus ou moins pertinentes sur son travail en studio. Ayant déjà passé au crible deux des trois rondelles du groupe, il semblait logique de m'atteler à cette dernière offensive en date. Mine de rien, c'est déjà le quatrième album pour les Californiens ayant, au fil des productions, quelque peu perdu de leur aura de respectabilité fièrement acquise avec « Hate.Malice.Revenge ».

Il faut dire que le virage plus mélodique amorcé sur « Awaken the dreamers » ne m'avait pas laissé un impérissable souvenir. Pire encore, le revirement vers des titres et plans propices à la diffusion de masse semblait sonner le glas d'un groupe charmé par les sirènes du populisme.

Trois ans et un changement de guitariste et batteur plus tard, les voici prêt à nous remettre le couvert avec « This is where it ends », un titre laissant planer le doute sur la pérennité du groupe d'Oakland. Exit Chris Storey (guitare) et Matt Kuykendall (batterie) et welcome Adam Pierce (batteur de SEA OF TREACHERY - metalcore à mèches) et Francesco Artusato (guitariste de THE FRANCESCO ARTUSATO PROJECT- Prog instrumental mégalo) qu'ils sont allés chercher jusqu'à Trévise. ALL SHALL PERISH avait besoin de carburant pour relancer la bécane et ils ne se sont probablement pas trompés sur les capacités de ce sang neuf.

Autant le dire sans détour, ça joue... Et même sacrément bien ! Un paire de guitaristes rivalisant de technicité et dotée d'un joli sens du riff mélodique, un batteur mutant visiblement issu d'un judicieux croisement avec une pieuvre et un chanteur qui ne mollit pas sur les cordes vocales pour nous infliger de rebutantes lignes de chants clairs (bon si... quand même un tout petit peu). Non vraiment, ça bastonne assez sévèrement même si les Californiens s'offrent une nouvelle fois le risque de quelques plans mous du genou sur final de « The Past will haunt us both » et « Rebirth » de même que sur l'intro « In this life pain ».

On retrouve bien entendu les gimmicks du genre avec une grosse prod, des riffs assassins émaillés d'incartades et soli mélodiques, des breakdowns taillés au marteau-pilon, des accélérations d'une vélocité digne d'un moustique suivant le tour de France et ce fameux chant délicatement braillé en deux registres distincts parfois mêlés. Même si ALL SHALL PERISH reste fidèle à ce deathcore qui lui a conféré ses titres de noblesse, le groupe lorgne ouvertement vers le death technique et même vers quelques consonances black metal assez criantes sur un titre comme « Rebirth ».

Non vraiment, ça tabasse sa maman pour un disque d'une durée record pour le genre. Jugez plutôt, quelques 53 minutes de deathcore survitaminé. Mais, petits malins que vous êtes, vous ne manquerez pas de me dire ce qu'il subsiste de ce disque une fois ingéré ? Hé bien pas grand-chose en fait car il se dégage de « This is where it ends » un certain sentiment de linéarité qui ne fera pas rentrer le disque dans les annales. Il faut croire que mes appétences pour les riffs sponsorisés par Nintendo ont pris du plomb dans l'aile. ALL SHALL PERISH « surjoue » à tel point qu'on s'attendrait presque à entendre un virulent « Game Over » à la fin de certains titres.

Le style du groupe est devenu tellement dense, contracté et appliqué qu'il est désormais difficile de ne pas voir ce disque comme un « produit » peaufiné, brutal mais ô combien consensuel et calibré pour une fanbase plus regardante sur la forme que sur le fond. Les plus chanceux auront même droit à un bonus track reprenant un nouveau titre « Royalty into exile » en espagnol (oui oui comme Shakira).

Après avoir essuyé la tempête de « This is where it ends » il n'en demeure, hélas, que lassitude et sentiment de gâchis. Espérons que le titre de ce quatrième album tiendra ses promesses et que ses membres trouvent asile dans des formations moins formatées.
Déçu, déçu, déçu...

Royalty into exile - 146 téléchargements


Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 14058




Auteur
Commentaire
daminoux
Membre enregistré
Posté le: 22/12/2011 à 09h36 - (99359)
grosse déception de cette année. je trouve que c'est un album sans trop linéaire. je trouve que certain titre c'est du copier collé de l'album d'avant.



overklems
Membre enregistré
Posté le: 22/12/2011 à 10h55 - (99368)
ouais bof bof cet album.

peporc
Membre enregistré
Posté le: 22/12/2011 à 12h59 - (99375)
Et bien pour ma part, j'ai adoré cet album, comme tout les autres du groupe d'ailleurs.



Ilhan
Membre enregistré
Posté le: 22/12/2011 à 13h07 - (99376)
J'avais aimé chacune de leurs précédentes livraisons, même si je reste un peu bloqué sur la claque du premier album.
La grosse caractéristique de ce groupe pour moi, c'était la "fraicheur" de chacune de leurs livraisons. Toujours un coté un peu neuf par rapport aux productions du moment.

Ils viennent clairement de perdre ce coté la avec ce nouvel album. Une sorte de continuité des deux derniers albums (le technique "price of existence" et le mélodique "awaken the dreamer"), en moins inspiré, moins bien produit. Pas que ce soit mauvais, loin de la, mais rien ne ressort vraiment.

Une de mes grosses déceptions.




Bras cassé
Invité
Posté le: 22/12/2011 à 15h58 - (99378)
J’ai toujours trouvé que ce groupe avait quelque chose de different de cette scene deathcore, une inspiration que les autres n'ont pas. Ils m’ont demontré le contraire avec cet album fadasse. Franchement decu, que du rechauffé sans ame, sans point d'accroche, sans moments savoureux alors que j’adore les 3 premiers

lvli
IP:90.26.177.242
Invité
Posté le: 23/12/2011 à 10h17 - (99388)
Pas d'accord du tout, après multiples écoutes cet album écrase totalement le précédent, et égal voir surpasse le The Price of Existence qui est une référence en la matière.
Pour moi 17/20 pour cet album!

djabtrash
Membre enregistré
Posté le: 24/12/2011 à 16h55 - (99431)
Grosse déception : prod typée "maquette", compo typées "j'ai écrit un truc sous guitar pro mais j'ai jamais fait de vraies compos matures avant", beaucoup de technique mais peu de riffs mémorables.

Là où je mettais 18/20 sur "awaken the dreamers" (le meilleur de loin pour moi), je mets 11/20 à celui-là.





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