En marge du courant metalcore très en vogue, Nuclear Blast nous ressort ce premier album des Californiens d’ALL SHALL PERISH sorti en 2003, sur un label japonais. Il est vrai qu’avec un nom pareil, ce groupe de la bay area ne trompe personne sur les accointances qu’il peut entretenir avec le HxC. Mais pour ce qui est du métal, les faveurs d’ALL SHALL PERISH ne vont pas systématiquement au style suédois de Göteborg , comme c’est souvent le cas dans le metalcore. C’est du côté du ronflant death métal américain que le quintet a choisi de poser ses riffs, donnant ainsi au terme deathcore tout son sens.
En effet, ALL SHALL PERISH propose avec ce premier disque un mélange intéressant qui voit se succéder des plans de guitares, des accélérations typiquement death et des rythmiques syncopées, des mosh-part, des riffs franchement HxC. Il en est un peu de même pour le chant qui se balade entre des growls costauds et des gueulantes éraillées qui partent un peu dans les aigus, un peu comme si la voix, poussée dans ses derniers retranchements, se brisait sur le rempart des mots. Il est vrai que ce cocktail n’est pas vraiment ce qui se fait de mieux en matière de subtilité et que nos Californiens sont allés directement à l’essentiel d’un deathcore fourni de la braguette, sans s’embarrasser de fioritures. Au prime abord, on pourrait ranger ALL SHALL PERISH dans la catégorie des bons gros groupes bourrins qui défouraillent sévère. Pourtant, la musique du groupe n’est pas si exsangue de finesse qu’elle veut bien le laisser croire. Pour passer de tempos HxC à des riffs death sans que tout ça ne ressemble trop à un « copier/coller » de plans bêtement juxtaposés, il faut un certain travail de composition. L’autre détail intéressant réside dans le fait qu’aucun des deux styles de prédilection d’ALL SHALL PERISH ne tire réellement la couverture à lui et que le groupe a réussi à s’imposer un juste équilibre entre le HxC et le death. Par conséquent, « Hate – Malice - Revenge » sera probablement à même de séduire les deux tendances jadis antagonistes. Un disque bien percutant qui méritait mieux que l’exclusivité du marché japonais.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 11850