ALLFADER - Black Blood Flux (Osmose/Socadisc) - 16/06/2011 @ 07h22
Allfader, vous connaissez ? Non ? Eh bien, c’est fort dommage ! Encore un combo qui passe inaperçu dans la surproduction musicale alors que ces Norvégiens avaient pondu en 2006 un premier album certes pas révolutionnaire mais avec une personnalité bien affirmée qui s’affichait dès le logo et l’artwork complètement iconoclaste pour le style pratiqué. En effet, nos Scandinaves proposaient un mélange de Death, de Black, de Thrash voire quelques touches de Dark Metal via quelques passages voix claires rappelant ce que peut proposer le stakhanoviste finlandais Tuomas Saukkonen. Mais attention, ne vous imaginez pas que c’était la fête du slip ou une bouillabaisse langouste-core, non, les différents éléments s’intégraient parfaitement dans un ensemble vraiment cohérent.
Cinq ans plus tard quoi de neuf ? Le guitariste Per Valla s’en est allé voir ailleurs (Vredehammer), la typo a changé et l’artwork a hérité d’une imagerie plus classiquement Death. Et la musique dans tout ça ? Eh bien, il semble que cette dernière ait subi le même ravalement de façade.
Ce qui frappe par rapport au précédent c’est le recentrage du combo sur un Death/Black mélodique plutôt blasté. Adieu les tempos moyens ambiancés et bonjour les accélérations épiques bien Heavy ! Au revoir la pincée de Dark finlandais et bienvenu à la touche de brutalité polonaise. Cette fois, on mise tout sur l’efficacité et il faut reconnaître que ça le fait. On a tôt fait de se retrouver submerger par ces mélodies épiques, ces crescendo classieux et des trémolos tournoyants et sombres. On a même le bonheur de tomber sur du groove à la Illdisposed sur le très entraînant "Titan’s March" ou à du Necrophobic lors des parties plus Blacks.
Toute cette vélocité est régulièrement dynamitée par des breaks évitant de chuter dans la linéarité et conférant un aspect vraiment technique. Ca décoiffe sévère ! Vraiment impressionnant par rapport au premier et notamment le batteur qui ne cesse de varier ses motifs et de nous octroyer des ornements de cymbales à tout va. C’est un vrai bonheur de suivre ce périple rythmique. Technique oui, mais sans se vautrer dans le piège du démonstratif masturbatoire. Foutrement efficace mais foutrement moins personnel que le premier opus !
C’est vraiment le seul grief que je puisse formuler. En gagnant en virtuosité et en proposant une certaine forme d’hystérie (Bye bye les voix claires !), Allfader perd une grande part de sa singularité. Le combo rejoint la cohorte de groupes s’ébrouant dans le made in Göteborg plus ou moins teinté de Black. Bien qu’incroyablement jouissif et diversifié, l’œuvre se dévoile définitivement moins marquante que la précédente qui n’était pourtant pas exempte de quelques défauts.
Nos Norvégiens nous ont quand même concocté un petit tour à leur façon sur leur final. La conclusion et morceau titre se compose d’une première partie faisant office d’ouverture distillant un putain de riff gorgé de tristesse accompagné d’une voix parlée pour aboutir sur le véritable dernier titre qui s’engage par une partie blastée avec un riff tourbillonnant tout bonnement excellent et se clôt au bout de huit minutes par la sublime mélodie de l’introduction. Un final grandiose qui renoue avec l’originalité du premier essai.
Dommage, dommage… Trop d’efficacité tue l’efficacité ! A trop vouloir nous scotcher, Allfader abandonne une partie de ce qui avait fait son charme si particulier. Il reste que dans le panier de crabes qu’est l’extrême mélodique actuelle, cette galette se pose comme un représentant de haut vol.
Bon album, mais en deçà du super At Least We Will Die Together...
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 16/06/2011 à 13h57 - (94917)
Entièrement d'accord avec vous...
Je n'ai pas reconnu le groupe qui avait pondu un putain d'album dont j'étais super fan
Prince de Lu Membre enregistré
Posté le: 16/06/2011 à 20h20 - (94923)
Pas mieux que les avis déjà prononcés.
Le précédent était vachement plus sexy.
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Cinq ans plus tard quoi de neuf ? Le guitariste Per Valla s’en est allé voir ailleurs (Vredehammer), la typo a changé et l’artwork a hérité d’une imagerie plus classiquement Death. Et la musique dans tout ça ? Eh bien, il semble que cette dernière ait subi le même ravalement de façade.
Ce qui frappe par rapport au précédent c’est le recentrage du combo sur un Death/Black mélodique plutôt blasté. Adieu les tempos moyens ambiancés et bonjour les accélérations épiques bien Heavy ! Au revoir la pincée de Dark finlandais et bienvenu à la touche de brutalité polonaise. Cette fois, on mise tout sur l’efficacité et il faut reconnaître que ça le fait. On a tôt fait de se retrouver submerger par ces mélodies épiques, ces crescendo classieux et des trémolos tournoyants et sombres. On a même le bonheur de tomber sur du groove à la Illdisposed sur le très entraînant "Titan’s March" ou à du Necrophobic lors des parties plus Blacks.
Toute cette vélocité est régulièrement dynamitée par des breaks évitant de chuter dans la linéarité et conférant un aspect vraiment technique. Ca décoiffe sévère ! Vraiment impressionnant par rapport au premier et notamment le batteur qui ne cesse de varier ses motifs et de nous octroyer des ornements de cymbales à tout va. C’est un vrai bonheur de suivre ce périple rythmique. Technique oui, mais sans se vautrer dans le piège du démonstratif masturbatoire. Foutrement efficace mais foutrement moins personnel que le premier opus !
C’est vraiment le seul grief que je puisse formuler. En gagnant en virtuosité et en proposant une certaine forme d’hystérie (Bye bye les voix claires !), Allfader perd une grande part de sa singularité. Le combo rejoint la cohorte de groupes s’ébrouant dans le made in Göteborg plus ou moins teinté de Black. Bien qu’incroyablement jouissif et diversifié, l’œuvre se dévoile définitivement moins marquante que la précédente qui n’était pourtant pas exempte de quelques défauts.
Nos Norvégiens nous ont quand même concocté un petit tour à leur façon sur leur final. La conclusion et morceau titre se compose d’une première partie faisant office d’ouverture distillant un putain de riff gorgé de tristesse accompagné d’une voix parlée pour aboutir sur le véritable dernier titre qui s’engage par une partie blastée avec un riff tourbillonnant tout bonnement excellent et se clôt au bout de huit minutes par la sublime mélodie de l’introduction. Un final grandiose qui renoue avec l’originalité du premier essai.
Dommage, dommage… Trop d’efficacité tue l’efficacité ! A trop vouloir nous scotcher, Allfader abandonne une partie de ce qui avait fait son charme si particulier. Il reste que dans le panier de crabes qu’est l’extrême mélodique actuelle, cette galette se pose comme un représentant de haut vol.
Rédigé par : Dark Rabbit | 14/20 | Nb de lectures : 12643