Non, le titre de cet album n'a rien de vulgaire et ne parle pas d'une prostituée nécrophile de l'Est. Il s'agit ici d'une réédition du quatrième album du combo russe Alkonost, datant de 2006, dont le titre traduit donne en anglais The Path We've never made. Si vous ne connaissez pas Alkonost, sachez que le groupe a démarré en pratiquant un lent black atmo/doom aux accents slaves, avant de s'orienter, après son premier album en 2000, vers une sorte de mélange de folk, de black épique et de doom. A cette époque, le bassiste/hurleur passe aux backings pour laisser le premier plan à une chanteuse plus "opératique". Cet équipage hétéroclite va produire quelques cinq albums entre 2004 et 2007, avant de sortir son premier DVD live l'année dernière.

Le mélange proposé par Alkonost est lent, très mélodique et déroule des thèmes rythmés inspirés par la musique traditionnelle. Le groupe possède une identité sonore immédiatement reconnaissable et peu de formations peuvent se targuer de ressembler à leur formule improbable. C'est typiquement le combo amour/haine, avec des fans pris dans la poésie des mélodies et de détracteurs qui s'emmerdent en trente secondes montre en main. Vous aurez compris que je me situe dans la première catégorie et, si j'avoue que les albums du groupe présentent souvent de fortes redondances, je ne me lasse pas de la mélancolie produite par leur douce musique, portée par le chant russe féminin et aérien.

Alkonost propose ici son album le plus lent, avec sept titres s'étalant entre six et neuf minutes. Doté de guitares saturées bien appuyées, le son est encore une fois très metôôl, mettant en valeur une exécution sans faille. Comme évoqué plus haut, c'est la poésie qui prime dans les longs tiroirs tranquilles. L'auditeur se sent glisser le long de la Volga dans une barque en forme de cygne, tout en étant témoin de scènes de moisson collective médiévalo-soviétique. Comme je ne pane rien aux textes, c'est en tout cas ce que m'évoque la nostalgie chantée par Alkonost. Je ne dispose pas de l'artwork, mais j'imagine que le label hollandais, comme pour les Arkona, s'est contenté d'une réédition en l'état des albums d'origine.

Après la bande à Masha, Vic Records poursuit ses rééditions slaves en s'intéressant à un autre combo connu de la scène russe. Si Between the Worlds est déjà réédité, gageons que le label se fendra également d'un repressage occidental des autres albums et du très bon DVD live In Front of the Arkona Walls (c'est Masha qui va gueuler). Sur cet opus-ci, vous pouvez déjà découvrir les tubes "Noch' Pered Bitvoj (The Night before the Battle)" et "Nivushka-niva". A conseiller aux fans de metal gothic ou aux amateurs de folk/doom/black/pagan slave si leur psy leur a confirmé que cela existait.


Rédigé par : Prince de Lu | Réédition/ | Nb de lectures : 10221