Le nouveau groupe de gothic metal du mois est italien et nous vient de Bolzano, dans les terres septentrionales proches du Tyrol. Créé en 2005, le groupe compose rapidement une démo l'année suivante mais les choses ne se précisent réellement qu'à l'arrivée de leur nouvelle chanteuse Sabina Spagnoli en 2009 et l'enregistrement de leur premier album dans la foulée.
ALIGHT évolue à ses risques et périls dans les territoires acrobatiques du gothic metal qu'il entend revisiter de manière résolument moderne et accrocheuse. De fait, l'album propose sept titres très homogènes dont la formule ne varie pas d'un iota : quelques riffs catchy, des boucles electro « ouanegaine » et un clavier qui soutient le fil mélodique. Il ne manque que la clé de voûte de ce type d'édifice, la performance vocale de la chanteuse du groupe. Bonne nouvelle, la demoiselle en question évite la tarte à la crème du chant lyrique et incarne volontiers le pendant organique des sonorités artificielles mises en place. Tout cela est remarquablement agencé pour donner naissance à une série de tubes calibrés pour la radio, sans toutefois pouvoir assumer de plus grandes prétentions.

Il manque certainement une dose de maturité musicale au groupe pour écrire des titres qui restent en mémoire au-delà  des quatre minutes nécessaires à leur exécution. Toute la difficulté du registre d'ALIGHT réside en effet dans la balance indispensable entre l'efficacité de la musique et sa densité. Ici, l'accent est outrageusement placé sur le rendement de l'album au détriment de sa profondeur. Alors évidemment, «Don't fear the revenge» ne totalise qu'une petite demi-heure de son, un format largement insuffisant pour développer un univers raisonnablement ample et séduisant. On apprécierait à cet égard que les jeunes formations mettent autant d'énergie dans le peaufinage de leur travail que dans le soin apporté à leur maquillage. En outre, au niveau des choix artistiques discutables, on pourra s'interroger sur le son des guitares, sec et lourd, probablement trop creusé dans les mediums pour s'intégrer en harmonie avec les claviers généreusement mixés en avant. Lequel mix n'évolue pas d'un pouce au cours de l'album et contribue à donner la désagréable impression d'écouter le même titre en permanence.
On peut toujours laisser à leur nouvelle chanteuse le temps de mûrir pour affiner ses techniques vocales ; en effet, la jeune Sabina est encore au lycée et n'a découvert le metal qu'à son arrivée au sein du groupe l'année dernière. Authentique passionnée ou produit fabriqué, la jeune femme possède un potentiel à  exploiter au-delà  de ses références immédiates, quelque part entre Simone Simons (EPICA) et Maria Brink (IN THIS MOMENT).
Au final, « Don't fear the revenge » respire la fraîcheur et inspire l'indulgence en dépit de son incapacité immédiate à emporter l'adhésion. Dans un créneau analogue, l'amateur du genre se tournera vraisemblablement vers le dernier TRISTANIA dont la chanteuse, Mariangela Demurtas, a effectué un bref séjour chez ALIGHT avant de rejoindre la Norvège.


Rédigé par : #Guillaume# | 11/20 | Nb de lectures : 12006