Voici donc enfin, alors que beaucoup l’attendait, le fruit de l’esprit torturé du sieur Alexander Hacke…. Il aura fallu pas moins de deux années de travail acharné pour que ce LP puisse voir le jour.

Aux structures et mélodies quelque peu éloignées des sons générés dans le cadre du projet industriel (et barré) Einstürzende Neubauten, ce «Sanctuary» est agréablement surprenant au premier abord. Dès l’écoute des toutes premières plages, nous comprenons que nous avons affaire à un album complexe, composé de manière intelligente et dont chaque mesure a été soupesée. Puisant aussi bien ses influences dans l’industriel Rock, dans la Pop ou encore la New-Wave, Alexander a choisi de nous présenter un album captivant aux tons colorés et variés. Cette richesse perceptible lors de la première écoute est-elle reliée au nombre élevé de musiciens ayant participés de près ou de loin à la réalisation de ces onze titres ? Nous parlons de plus ici de musiciens de qualité, dont l’expérience est parfois enviable. Jugez par vous-même : Vinnie Signiorelli le batteur d’Unsane, Algis Kizys l’un des bassistes des Swans, David Yow de The Jesus Lizard, et même Andrew Chudy d’Einstürzende Neubauten (pour les principaux). Si nous ne savons pas qui fait quoi ici et si nous ne connaissons pas même le degré d’implication de chacun de ces mélomanes, il est clair que cet ensemble étrange et peu commun est dû en grande partie à la collaboration de tous ces gens en provenance d’horizons si différents réunis au sein d’un même projet. Au travers de cette approche, nous pourrions comparer ce «combo» au très inspiré Pig Face, qui sut multiplier les albums aux allures et aux humeurs si différentes…

Tour à tour, ambiantes et électroniques («Sonntag»), expérimental bruitiste («Minnie And Me», «Yours Truly»), Industriel Rock («Sanctuary», «Seven»), Pop («Sister»), parfois même presque Hip-Hop («Love Me Love My Dog»), les compositions arrivent le plus souvent à nous charmer grâce à leurs arrangements peu communs (mélange de sons percussifs et d’instruments acoustiques avec quelques ajouts originaux de samples) et leurs atmosphères le plus souvent planantes et enivrantes. Les morceaux les plus réussis sont assurément les titres dépassant les dix minutes pour lesquels Alexander Hacke semble s’exprimer de bien meilleure manière (la fin explosive du titre «Sanctuary» vaut à elle seule que nous jetions une oreille attentive à ces presque une heure de son).
Longue vie à Alexander. En espérant qu'il retentera l'expérience!


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 10984